Un morceau de Lune rapporté par une mission Apollo contient probablement un très vieux fragment de la Terre. Cette roche pourrait être une relique de notre planète, éjectée il y a 4 milliards d’années.

Une très vielle roche terrestre a été découverte sur un morceau de la Lune. Il a été rapporté sur Terre en 1971, quand les astronautes de la mission Apollo 14 sont rentrés de leur voyage lunaire.

Une équipe internationale de scientifiques, spécialisés dans les sciences de la terre et des planètes, ont publié ces résultats le 24 janvier 2019 dans la revue Earth and Planetary Science Letters. La roche terrestre serait entrée en collision avec notre satellite il y a environ 4 milliards d’années, à l’époque de la Terre Hadéenne.

L’Hadéen est un intervalle géochronologique (servant à dater les roches) : c’est le premier éon de l’histoire de la Terre, qui en compte 4 au total. L’Hadéon commence avec la formation de la Terre il y a 4,6 milliards d’années et s’achève 600 millions d’années plus tard.

Le fragment. // Source : USRA

Le fragment.

Source : USRA

Une relique de la Terre ?

Cette roche est probablement une relique de la Terre à cette époque. Elle a dû être éjectée de notre planète « par l’impact d’un gros astéroïde ou d’une comète » puis est entrée en collision avec la Lune, mentionne un communiqué.

Cette roche est décrite par les auteurs de l’étude comme le fragment d’un détritus de « felsite », une roche volcanique. Elle pèse 2 grammes et contient des minéraux — du quartz, du feldspath et du zircon — plutôt inhabituels pour la Lune.

Des minéraux inhabituels sur la Lune

Les scientifiques évoquent un premier scénario dans lequel ce fragment aurait été formé sur la Lune. L’hypothèse d’une origine terrestre leur semble cependant plus convaincante. Cette version permettrait d’expliquer « l’ensemble des caractéristiques géochimiques examinées », écrivent-ils.

La Terre Hadéenne, à l'époque de la formation du fragment. // Source : Simone Marchi

La Terre Hadéenne, à l'époque de la formation du fragment.

Source : Simone Marchi

La météorite a subi des modifications

D’après eux, le fragment a pu s’être formé par cristallisation à 19 kilomètres dans les profondeurs terrestres. Son éjection de notre planète ne l’aurait pas altéré. À l’époque, il faut savoir que la Lune était trois fois plus proche de la Terre qu’aujourd’hui. Cette « météorite terrestre » se serait retrouvée sur le sol lunaire, prise dans une couche de poussière.

Sur la Lune, le fragment aurait subi des modifications, en se mélangeant notamment avec d’autres matériaux à la surface. Les auteurs supposent qu’un impact survenu il y a 3,9 milliards d’années a aussi pu changer les caractéristiques chimiques du fragment. Cet impact a créé un bassin, où s’est logé la mer des Pluies (Mare Imbrium).

Un impact il y a 3,9 milliards d’années

Il y a 26 millions d’années, un autre impact provoqué par un astéroïde aurait altéré le fragment terrestre. Finalement, les astronautes de la mission Apollo 14 l’ont récupéré alors qu’ils exploraient la formation géologique Fra Mauro, composée de débris liés à la formation de la mer des Pluies.

Les auteurs espèrent que l’hypothèse d’une origine terrestre pourra être confirmée par l’étude de futurs échantillons.

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