Les températures des océans et de l’atmosphère sont en hausse depuis des décennies. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé que les 4 dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.
Une expression consacrée pour qualifier ce phénomène est celle de « réchauffement climatique ». Mais est-elle vraiment appropriée ? Les températures moyennes enregistrées par l’OMM ne montrent pas forcément une hausse progressive dans le temps.
L’institut spécialisé note que l’année la plus chaude enregistrée entre 2015 et 2018 est 2016, avec 1,2°C de plus qu’à l’époque préindustrielle (1850-1900). Quant à 2018, une hausse de 1,1°C a été enregistrée par rapport à ce repère. Il a fait moins chaud en 2018 qu’en 2016.
Ces données ne semblent pas cohérentes avec l’idée d’un « réchauffement climatique ». Pourquoi les températures enregistrées certaines années ne sont-elles pas plus élevées que celles des années précédentes ? Thibault Turchet, juriste au sein de l’association Zero Waste France, nous éclaire : « On observe une tendance à l’augmentation, mais ce phénomène n’est pas homogène. C’est pour cela qu’il vaudrait mieux parler de changement plutôt que de réchauffement climatique. »
Il ajoute que tous les endroits sur Terre ne sont pas concernés de la même manière. On sait par exemple qu’en Arctique, la température de l’air augmente deux fois plus vite que la moyenne mondiale.
Réchauffement ou changement ?
Pour comprendre cette nuance, il est intéressant de regarder les termes employés en anglais pour décrire ces phénomènes.
- L’expression « global warming » peut être traduite par « réchauffement global », « réchauffement planétaire » ou « réchauffement climatique »,
- Et l’expression « climate change » peut être traduite par « changement climatique ».
Le réchauffement climatique désigne, selon le dictionnaire, une « modification du climat de la Terre, caractérisée par un accroissement de la température moyenne à sa surface ». Quant au changement climatique, la législation française le définit comme une « variation du climat due à des facteurs naturels ou humains ».
Il est même possible de parler de « changement climatique anthropique » pour préciser que l’on intègre les évolutions liées aux activités humaines, en plus des variations naturelles.
Parler de changement climatique permettrait ainsi de ne pas présumer que la hausse des températures est continue. Cela n’omet pas pour autant qu’il existe bien une tendance globale, à l’échelle planétaire, au réchauffement.
Que disent les institutions ?
L’ONU parle de changements climatiques sur son site. L’organisation évoque ensuite la concentration des gaz à effet de serre dans notre atmosphère, liée à la température sur la Terre, ainsi qu’aux nombreux comportements humains qui encouragent la production de ces gaz (déforestation, agriculture intensive, combustion d’énergies fossiles).
En 2013, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié un rapport sur les « changements climatiques », dans lequel il utilise également l’expression de « réchauffement du système climatique ». Celle-ci permet de faire état de la tendance à long terme du réchauffement de l’atmosphère et des océans, de la fonte des glaces, de l’élévation du niveau de mers et de la concentration des gaz à effet de serre.
Le GIEC parle de « réchauffement du système climatique »
En 2018, ce même groupe a publié un rapport sur les effets du « réchauffement planétaire ». Il montre que de nombreux impacts négatifs du changement climatique surviendront à partir d’une réchauffement climatique de 1,5°C — soit avant l’objectif des 2°C prévus par les accords de Paris.
Ces terminologies, employées par des organisations internationales, montrent que les expressions de « changement climatique » et « réchauffement planétaire » semblent plus appropriées et n’ont pas la même signification. La première semble alors, comme nous l’expliquait le représentant de Zero Waste France, mieux rendre compte des évolutions actuelles du climat.
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