Une incroyable communauté de bactéries vit en ce moment sur votre smartphone et vos chaussures. Des chercheurs du Centre du génome de l’UC Davis (Californie) se sont intéressés aux microbes présents sur ces objets de la vie quotidienne, dans une étude prépubliée sur PeerJ Preprints le 1er février 2019.
Une « matière noire microbienne » (« microbial dark matter » ou « MDM ») peuple les téléphones et chaussures qu’ils ont examinés. Les chercheurs expliquent avoir identifié plusieurs lignées jusqu’à alors peu étudiées.
Qu’est-ce que la « matière noire microbienne » ?
Les biologistes comparent ces types de microbes à la matière noire, une substance hypothétique composant l’univers. Comme elle, la matière noire microbienne n’a pour l’instant pas été recréée en laboratoire — ce qui permettrait de l’étudier. La comparaison s’arrête là, car la « MDM » n’a pas d’autre lien avec la matière noire supposée du cosmos.
Les auteurs recensent neuf lignées de bactéries appartenant à cette catégorie, abondamment présentes dans les chaussures et smartphones étudiés. « Même si on présente souvent la matière noire microbienne comme venant d’environnements éloignés, isolés ou extrêmes, de nombreuses personnes voyagent avec des représentants de ces groupes sur des objets ordinaires », écrivent les spécialistes.
Une vie méconnue sur des objets communs
Par ailleurs, les auteurs montrent que « le microbiome des téléphones portables et des chaussures est distinct, même lorsqu’il appartient à la même personne ». La présence de « MDM » est plus importante sur les chaussures : les chercheurs l’expliquent par les contacts plus fréquents avec le sol.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont réalisé 3 500 prélèvements lors de 38 événements organisés aux États-Unis entre 2013 et 2014. Ils ont ensuite cherché à voir si les microbes présents dans ces échantillons avaient des embranchements communs avec ceux rencontrés dans les lignages de la « matière noire microbienne ».
Cette large base de données leur permet de conclure que « la diversité microbienne reste inconnue » y compris sur des objets de notre quotidien. On savait déjà qu’elle est variée dans des lieux de passages comme le métro, par exemple.
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