Un millier de lycéens et d’étudiants français a manifesté pour la protection du climat le 15 février 2019. Réunis devant le ministère de la transition écologique à Paris, ils ont entamé leur mouvement de « grèves scolaires » en faveur de l’environnement.
L’initiative avait été décidée le 8 février dernier sur le campus de Jussieu, à Paris. La France s’est ainsi jointe aux autres initiatives de lycéens et étudiants nées dans différents pays du monde pour tenter de sensibiliser à l’urgence climatique et à la lutte contre le réchauffement planétaire. Les jeunes Britanniques ont aussi choisi de faire grève ce jour-là.
La grève est reconductible chaque vendredi. Les lycéens et étudiants espèrent ainsi donner de l’ampleur au mouvement avant l’échéance du 15 mars. Une grève scolaire internationale est prévue ce jour là. Mais comment ce mouvement est-il arrivé jusqu’en France ? Quand, et comment a-t-il commencé ?
Le discours de Greta Thunberg
Greta Thunberg est une écolière suédoise de 16 ans. Elle s’est fait connaître en août 2018 en menant une grève scolaire pour le climat. Décidée à ce que son pays réduise ses émissions de carbone — comme l’exigent les accords de Paris — elle s’est rendue quotidiennement devant le parlement suédois au lieu d’aller en cours, jusqu’aux élections générales en septembre. Armée d’un panneau « Grève étudiante pour le climat », la jeune fille a continué sa grève les vendredis après les élections.
Le 14 décembre 2018, elle s’est exprimée lors de la COP24, le sommet des Nations unies sur le changement climatique. « Vous dites que vous aimez vos enfants par dessus tout et ensuite vous volez leur futur juste devant leurs propres yeux […] Nous sommes venus vous faire savoir que le changement arrive, que vous l’aimiez ou pas », déclare-t-elle lors de cette allocution marquante.
La grève scolaire en Australie
Inspirés par l’initiative de Greta Thunberg — avant qu’elle ne fasse son discours face aux Nations unies — les étudiants australiens se sont mobilisés le 30 novembre 2018. La veille, trois jeunes Australiennes, Milou Albrecht, Harriet O’Shea Carre et Jean Hinchcliffe, avaient publié une tribune dans laquelle elles estimaient que la grève scolaire est bien moins dramatique que le changement climatique.
Contre l’avis de leur premier ministre, 15 000 jeunes ont déserté leurs salles de classe pour protester dans les rues de Melbourne, Brisbane ou Perth. Ils ont ainsi entamé leur initiative baptisée « School Strike 4 Climate ».
Des centaines d’écoles australiennes ont été concernées par ce mouvement, selon The Guardian. « Quand les enfants mettent le bazar, les adultes nous demandent de nettoyer et c’est juste. Mais quand ce sont nos dirigeants qui mettent le bazar, ils nous laissent faire le ménage », a par exemple protesté une écolière de l’école primaire Forest Lodge Public School, citée par nos confrères.
Youth For Climate en Belgique
L’Australie a ensuite été rejointe par d’autres pays. Bruxelles s’est associé au mouvement le 10 janvier 2019, donnant naissance à sa propre initiative baptisée « Youth For Climate ». Elle fédère notamment les étudiants via Facebook, où une page rassemble aujourd’hui presque 1 000 abonnés.
Depuis sa création, le mouvement belge a pris de l’ampleur. Le 24 janvier, la troisième édition a réuni 35 000 jeunes autour du Parlement européen installé à Bruxelles.
Quelques jours avant cette édition, le mouvement a gagné la Suisse : le 18 janvier, 20 000 jeunes ont manifesté, dont plus de 8 000 étudiants mobilisés à Lausanne. Ce jour-là, les étudiants allemands aussi ont déambulé dans les rues au lieu d’aller à l’école. Ils ont choisi le hashtag #FridaysForFuture afin de promouvoir leur action en ligne — il a depuis été repris par d’autres mouvements lycéens et étudiants.
Une mobilisation plus tardive en France
L’hexagone est entré plus tardivement dans le mouvement : le 8 février 2019, une centaine d’élèves a manifesté à Nantes. Sur le campus de Jussieu, à Paris, 300 étudiants ont entériné le début de la grève le 15 février.
Désormais, les écoliers français impliqués dans le mouvement adressent chaque semaine au gouvernement une revendication différente. La première a exigé que des moyens nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 4 % soient débloqués.
Le 15 mars prochain, le mouvement pourrait prendre une ampleur encore plus importante. La « Grève mondiale pour le futur » recense déjà 66 mobilisations prévues sur le territoire français à cette date. Les collégiens, lycéens et étudiants sont appelés à ne pas aller en cours pour manifester leur inquiétude face aux évolutions climatiques qui les attendent.
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