L’arrivée du week-end est souvent annonciateur de grasses matinées. Des scientifiques ont pourtant montré que ce sommeil n’est pas aussi réparateur que ce que l’on pourrait penser.

La journée nationale du sommeil tombe ce 22 mars 2019. Saviez-vous que le sommeil réparateur du week-end ne l’est peut-être pas tant que cela ? Voilà ce qu’ont conclu des chercheurs de l’université du Colorado dans la revue Current Biology le 28 février 2019.

Leur étude avance que « le sommeil réparateur du week-end n’est pas une stratégie efficace pour prévenir la dysrégulation métabolique associée à un sommeil insuffisant récurrent ». Autrement dit, le temps que vous passez à dormir le week-end ne rattrape pas les effets de votre manque de sommeil en semaine… même si vous dormez davantage du vendredi soir au dimanche.

Notre horloge interne est perturbée

Quels sont les effets sur l’organisme lorsque nous tentons de rattraper des heures de sommeil une fois le week-end arrivé ? Les auteurs notent que « le manque de sommeil [entraîne] une augmentation de l’apport énergétique » et « une prise de poids ».

Cette manière de dormir a aussi des conséquences sur notre rythme biologique : elle perturbe notre horloge interne en retardant notre sécrétion de mélatonine. Pourtant, cette « hormone du sommeil » sécrétée dans le cerveau est essentielle dans la régulation de notre rythme circadien (de 24 heures). Comme l’explique l’Inserm, notre sécrétion de mélatonine commence en fin de journée et notre sommeil est plus profond la nuit grâce à cette horloge.

Les chercheurs ont mené une expérience sur 36 participants (avec autant de femmes que d’hommes). Pendant 7 jours, ils ont d’abord dormi de manière régulière, environ 9 heures chaque nuit. Les individus ont ensuite été répartis au hasard dans trois groupes.

Dormir plus le week-end  : des bénéfices « éphémères »

Le premier groupe a servi de repère : ses 8 membres pouvaient dormir 9 heures par jour. Les participants du deuxième groupe ont eu des restrictions de sommeil (5 heures par jour) sans possibilité de récupérer le week-end. Le dernier groupe était également restreint en sommeil pendant 5 jours, puis libre de dormir pendant 2 jours de récupération, avant de refaire 2 nuits au sommeil restreint.

Au total, les chercheurs ont estimé que les membres de ce troisième groupe n’ont dormi qu’ « environ 1 heure de plus que leur besoin total de sommeil ». Les 12 heures de sommeil qu’ils avaient perdues pendant les 5 jours précédents n’ont pas été compensées.

« Les bénéfices du sommeil réparateur le week-end sont éphémères », concluent les auteurs. Surtout, cette stratégie influence notre organisme en décalant les rythmes de notre horloge circadienne.

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