Les dinosaures étaient-ils déjà en train de s’éteindre lorsque l’astéroïde a heurté la Terre ? D’après une nouvelle étude publiée dans Nature le 6 mars 2019, les animaux qui peuplaient notre planète à cette époque n’étaient pas en voie de disparition juste avant que l’impact survienne.
« Les changements climatiques n’ont pas affecté la niche écologique des dinosaures sur des échelles de temps prolongées au cours de cette période critique », écrivent les chercheurs britanniques, spécialisés dans les sciences de la terre.
L’extinction Crétacé-Tertiaire, qui marque la disparition massive de plusieurs espèces animales et végétales, s’est produite il y a 66 millions d’années. Les explications de ce phénomène divisent encore les scientifiques, qui s’interrogeaient encore récemment sur le rôle joué par les éruptions volcaniques.
« Des animaux adaptables »
Cette étude vient contredire l’idée selon laquelle les dinosaures auraient lentement décliné dans les années précédentes. Cette hypothèse repose sur la manière dont les conditions climatiques auraient évolué et l’impossibilité pour les dinosaures de s’y adapter. Elle s’appuie sur l’étude d’archives fossiles et des calculs sur la diversité des espèces avant l’impact de l’astéroïde.
Les auteurs de cette nouvelle étude penchent davantage pour l’hypothèse d’une disparition soudaine. « Les dinosaures étaient des animaux adaptables, capables de faire face aux changements environnementaux et aux fluctuations climatiques survenus au cours des derniers millions d’années du Crétacé supérieur » — il y a entre 100,5 et 66 millions d’années –, explique Alessandro Chiarenza, étudiant en doctorat de paléontologie à l’Imperial College London et co-auteur de l’étude.
Le nombre d’espèces sous-estimé ?
En étudiant la répartition des dinosaures en Amérique du nord, les chercheurs montrent que le nombre d’espèces a probablement été sous-estimé. À cette époque, une mer partageait le continent en deux : les fossiles situés à l’ouest ont été bien mieux conservés que ceux situés à l’est, grâce aux sédiments des montagnes rocheuses.
Or, ce sont les fossiles de l’ouest de l’Amérique du nord qui ont souvent été utilisés pour dire que les dinosaures étaient en train de décliner avant que l’astéroïde arrive sur Terre. En créant une « modélisation de la niche écologique », c’est-à-dire les conditions environnementales dans lesquelles ces animaux pouvaient survivre, les chercheurs ont cartographié à quels endroits les dinosaures auraient pu se trouver.
Résultat : la plupart des habitats dans lesquels les animaux auraient eu des conditions propices à leur survie correspondent aux endroits où les fossiles ont le moins de chance d’être trouvés. Pour les chercheurs, cela montre les limites des autres études menées sur le sujet. Ils concluent que leurs observations sont compatibles avec « un événement catastrophique instantané » expliquant l’extinction massive des dinosaures, qui n’auraient pas été progressivement décimés par des changements climatiques.
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