Le développement de l’exploration de la Lune et Mars passe-t-il par une coopération accrue entre les agences spatiales et les constructeurs automobiles ? C’est ce que le rapprochement entre Toyota et l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) laisse à penser, d’autant qu’il y a déjà eu en 2015 la mise en place d’une coopération entre Nissan et la NASA sur la voiture autonome.
Dans le cas de l’alliance entre la JAXA et Toyota, ce n’est pas de véhicule à délégation de conduite dont il est question. Le communiqué de presse sorti le 12 mars n’en fait pas état. Il est plutôt question d’étudier la mise au point d’un transport terrestre — ou plutôt lunaire voire martien, vu ce qu’il est prévu de faire avec — pouvant accueillir un équipage et fonctionnant à l’électricité. L’engin pourrait déployer un panneau solaire latéral.
Le véhicule serait taillé pour rouler sur des terrains modérément accidentés, grâce à trois paires de roues — ses dimensions et son aspect général ne sont d’ailleurs pas sans rappeler certains véhicules blindés de combat qui existent sur Terre. Bien sûr, le rover de Toyota serait désarmé. En revanche, il serait pressurisé pour pouvoir respirer au sein de la cabine.
Le concept envisage un véhicule de 6 mètres de long pour 5,2 de large et 3,8 de haut. Il contient une cabine de 13 m³ d’espace habitable, de façon à pouvoir transporter deux personnes dans un relatif confort, ou quatre en situation d’urgence. Selon Toyota, le véhicule pourrait avoir une autonomie totale de 10 000 km. Soit presque la circonférence de la Lune, qui est de 10 921 km.
Pour le prestige avant tout ?
Reste une question : pourquoi Toyota se lance-t-il dans un tel projet aussi éloigné de ses préoccupations courantes ? Est-ce pour avoir d’éventuelles retombées technologiques qui pourraient être utilisées sur Terre dans ses véhicules commerciaux ? Ou est-ce plutôt pour accoler son nom à la conquête spatiale et ainsi jouir du prestige de participer à repousser les frontières de l’humanité ?
En l’absence de précisions complémentaires de l’industriel, la seconde hypothèse tient la corde. Il parait très improbable que Toyota se serve d’une telle mission pour expérimenter des technologies qui seraient ensuite fiabilisées pour un usage sur Terre. Au regard des enjeux et de la sensibilité d’une mission spatiale habitée, c’est le contraire qui se produira : tout sera fiabilisé avant le départ sur la Lune.
Étant donné le but affiché de ce véhicule, à savoir le transport d’un équipage, il ne faut pas s’attendre à le voir sur la Lune ou même Mars avant la fin de la prochaine décennie. Les plans actuels de la NASA prévoient de faire atterrir des astronautes à la surface de la Lune un peu avant 2030. Envoyer plus tôt ce rover sur le satellite, via une coopération internationale, n’aurait pas grand intérêt.
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