La société Dassault Systèmes (qu’il ne faut pas confondre comme nous le faisions avec Dassault Aviation) livre deux surprises en ce début de semaine. Avec 3DVia, le groupe propose un service web 2.0 pour la 3D (première surprise), appuyée sur les licences en Creative Commons (deuxième surprise). Avec quelle vision à long terme ?

3Dvia

Il est déjà surnommé le Flickr de la 3D. 3DVia a été dévoilé cette semaine par Dassault Systèmes et préfigure peut-être d’une nouvelle ère technologique. »Imaginez un monde où nous pourrions tous profiter de la puissance de la 3D, où nous pourrions créer, partager et vivre des expériences en-ligne en trois dimensions et où nous pourrions mettre nos efforts en commun pour améliorer les espaces de vie et les produits que nous utilisons au quotidien », s’émerveille Bernard Charlès, le directeur général de Dassault Systèmes.

Adressé à la fois aux professionnels et aux amateurs, 3DVia propose de partager des modèles d’objets en 3D, tous placés sous des licences Creative Commons qui en autorisent au minimum le téléchargement et la re-distribution à titre non commercial. Dassault s’est assuré le soutien de plusieurs de ses clients industriels historiques, qui bénéficient par ailleurs d’une plate-forme nommée SupplierSource qui met en relation designers et fournisseurs. L’objectif est bien sûr d’aider à sous-traiter en ligne la création et l’amélioration des objets à des professionnels ou à des amateurs éclairés, pour optimiser les process et les coûts. Mais ça n’est pas tout.

Vers un P2P des objets en 3 dimensions ?

Pour accompagner la plate-forme 3DVia, des services de création d’objets en 3D seront mis à disposition des utilisateurs par Dassault, qui dispose d’une expertise dans le domaine depuis 26 ans. Afin de rendre la chose plus sexy pour le grand public, Dassault Systèmes a également annoncé des partenariats avec Realviz et Allegorithmic « qui vont contribuer à lamélioration du réalisme des environnements 3D en proposant respectivement, des fonds 3D et des textures réalistes, assurant une parfaite représentation de la réalité ». Ces accords devraient séduire les créateurs de jeux (notamment open-source, qui manquent cruellement de moyens) et permettre par exemple la création d’univers à la Second Life. On imagine assez facilement que c’est là l’un des objectifs de Dassault Systèmes. Mais peut-être s’agit-il d’une vision à plus long terme…

Même si elles restent encore chères et confidentielles, les imprimantes 3D arrivent petit à petit au seuil des foyers du grand public. La société ZCorp semble ainsi prendre une longueur d’avance, avec des prix qui ressemblent maintenant à ceux des premières imprimantes 2D. La ZPrinter 310 Plus est à moins de 20.000 dollars, un prix évidemment beaucoup trop excessif pour le grand public mais qui ne demande qu’à chuter avec le développement du marché, l’arrivée de la concurrence et la hausse du volume de production.

Ces imprimantes combinées à des services comme 3DVia permettront demain aux consommateurs de télécharger des objets comme ils téléchargent aujourd’hui des documents, et de les imprimer chez eux. Ce qu’a connu l’industrie du disque avec le MP3 n’est qu’un apéritif par rapport à ce que cette perspective promet au monde des objets s’il est possible demain de télécharger et de s’échanger des versions sans cesse améliorées des objets en plastique. C’est la fin de la rareté et donc du tout « tout ce qui est rare est cher ». C’est le début d’une nouvelle ère de l’échange, de la collaboration, où le monde marchand devra se trouver une nouvelle place.

Dassault a-t-il déjà vu aussi loin ou n’est-ce encore que de la science fiction pour journalistes en manque de sensations ? A vous de juger.

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