Un excrément humain fossilisé a été analysé par des scientifiques. Ils y ont fait une découverte étonnante : un crochet de serpent venimeux. L’animal a probablement été avalé en entier lors d’un rituel, il y a environ 1 500 ans.

Un crochet de serpent : les archéologues ne s’attendaient pas à retrouver cela en analysant de vieux fossiles d’excréments humains. Ils ont raconté cette étonnante découverte dans la revue Journal of Archaeological Science: Reports le 13 avril 2019.

Les coprolithes (le nom donné aux excréments fossilisés) d’origine humaine ont été trouvés au Texas. Le fossile qui intéresse les chercheurs date d’il y a 1 500 ans environ. Dans sa composition, il est « cohérent avec d’autres analyses diététiques de la région ». Le croc de la vipère retrouvé dans ce fossile est bien plus surprenant.

Le croc de serpent retrouvé dans ces fossiles. // Source : . M. Sonderman et al., 2019

Le croc de serpent retrouvé dans ces fossiles.

Source : . M. Sonderman et al., 2019

Pourquoi le serpent a-t-il été avalé avec sa tête ?

Le fait que le serpent venimeux ait été ingéré sans que sa tête soit coupée étonne les chercheurs. « Considérant la nature dangereuse d’une telle action, cela peut potentiellement être interprété comme un événement ritualiste », écrivent les archéologues dans cette étude. L’individu concerné ne semble pas avoir manqué de nourriture : le reste du fossile donne une idée de ce qu’il consommait sans doute régulièrement.

Le coprolithe contient ainsi des traces de végétaux, ce qui laisse penser que l’individu a mangé des fleurs. Le fossile présente aussi les traces d’un rongeur. Il semble avoir été avalé sans cuisson ou préparation préalable. Les scientifiques n’excluent pas que l’animal ait d’abord été mangé par le serpent avant que ce dernier soit lui-même avalé par l’humain. Le serpent semble avoir été ingéré en entier, sans être cuit ou préparé.

Le fossile attendait depuis plusieurs décennies

À la fin des années 1960, plus de 1 000 coprolithes ont été récupérés au Texas, à proximité du Pecos, un affluent du Rio Grande. Il a fallu attendre plusieurs décennies pour que l’archéologue Elanor Sonderman, de l’université A&M du Texas, et son équipe redécouvrent ce coprolithe et s’aperçoivent qu’il contenait un croc de serpent.

Pour les scientifiques, l’analyse de ces excréments fossilisés est « un moyen de comprendre les modes de consommation diététique ou non » chez les individus qui vivaient à cette époque. Les chercheurs voient dans l’ingestion de ce serpent un acte exceptionnel. Avaler un serpent venimeux avec sa tête ne semblait probablement pas plus banal pour les populations de l’époque que pour nous aujourd’hui.

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