Les produits de plusieurs marques américaines de cigarettes électroniques contiennent des microbes et des toxines. Voici la conclusion d’une étude menée par des scientifiques de l’université Harvard le 24 avril 2019 dans la revue Environmental Health Perspectives.
Ils affirment que les e-cigarettes risquent d’être « contaminées par des toxines microbiennes ». Ces substances toxiques sont synthétisées par des organismes vivants comme des bactéries ou des champignons. L’étude met en garde contre les « effets respiratoires nocifs » que cela pourrait entraîner chez les personnes utilisant ces appareils.
Quels sont les effets des endotoxines ?
« À notre connaissance, le potentiel de contamination des produits de cigarettes électroniques vendus aux États-Unis n’a pas encore été étudié », constatent les scientifiques. Pour pallier ce manque, ils ont cherché si ces appareils pouvaient contenir des endotoxines, des toxines logées à l’intérieur de certaines bactéries, dîtes à Gram négatif. Elles sont appelées ainsi car elles se colorent en rose quand on utilise la technique de coloration de Gram pour les voir au microscope.
Elles contiennent un élément biologiquement actif, les lipopolysaccharides, qui peut avoir des effets sur le système immunitaire. « La contamination par voie respiratoire […] est à l’origine de toux, dyspnée [ndlr : une difficulté à respirer], asthme », selon l’Institut national de recherche et de sécurité. Les endotoxines peuvent entraîner un choc septique, une infection grave accompagnée d’une réponse inflammatoire de l’organisme, qui peut engager le pronostic vital.
Un risque d’infections pulmonaires ?
Les scientifiques ont fait l’acquisition de 75 produits jetables vendus aux États-Unis : 37 embouts et 38 liquides. Dans 17 de ces produits testés, ils ont découvert que « les concentrations d’endotoxines étaient supérieures à la la limite de détection » — c’est-à-dire la plus petite quantité de substance détectable. Dans 61 produits, ils ont également découvert du glucane (que l’on trouve dans les cellules de champignons) en concentration supérieure à cette limite.
D’après les scientifiques, ces deux éléments peuvent contribuer à des infections pulmonaires. Ils ont « des effets respiratoires aigus et chroniques dans le milieu professionnel et l’environnement », affirme le biochimiste Elkan Blout, co-auteur de l’étude dans un communiqué.
Les scientifiques estiment que d’autres études sont nécessaires pour comprendre à quel moment de la production des e-cigarettes la contamination a eu lieu. Ils reconnaissent aussi que leur échantillon est réduit et qu’il faudrait analyser davantage de cigarettes électroniques différentes pour confirmer la présence de microbes sur ces appareils et s’interroger sur leurs effets sur la santé.
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