Si un astéroïde de grande taille venait à croiser la route de la Terre, l’humanité serait-elle prête à agir vite et bien pour contrer la menace ou, si elle est inévitable, en atténuer les effets en cas d’impact ? C’est pour pouvoir répondre à cette question par l’affirmative le jour où un tel danger se manifestera que les grandes agences spatiales mettent en place des scénarios fictifs pour vérifier leur niveau de préparation.
Un de ces exercices va justement débuter à la fin du mois d’avril. L’hypothèse de travail ? Des astronomes découvrent le 26 mars un objet géocroiseur qu’ils considèrent comme potentiellement dangereux pour la Terre. Après quelques mois d’observation, prédiction est faite que la trajectoire de la menace — surnommée 2019 PDC — a une chance sur cent de heurter la Terre en 2027.
Ce seuil est celui que la communauté internationale retient pour déclencher une action.
Cinq jours d’exercice
De là, l’exercice passera dans une phase plus active : les participants discuteront des préparatifs possibles pour les missions de reconnaissance et de déviation d’astéroïdes et de la planification de l’atténuation des effets d’un impact potentiel. L’entraînement n’ira ensuite pas beaucoup plus loin, car l’enjeu ici est surtout de jauger la réaction des parties prenantes et leur capacité d’adaptation face à l’évolution des informations.
L’attitude des astronomes face à un potentiel impact d’astéroïde sur Terre ne sera pas la seule qui sera discutée. Outre les spécialistes de l’espace, les échanges porteront aussi sur la manière dont se comporteraient les services de secours, les décideurs politiques, les citoyens et toutes les personnes occupant des postes à responsabilité, notamment dans une chaîne de commandement.
L’exercice 2019 PDC doit s’étaler sur cinq jours, pendant la conférence dédiée à la défense planétaire. Chaque jour, les responsables du scénario concluront la journée avec un état d’avancement de l’exercice et celui-ci sera mis à jour le lendemain en tenant compte des réponses et des commentaires des participants. Le scénario n’est en effet pas totalement écrit à l’avance.
Participeront à cet évènement la NASA et, au sein de l’agence spatiale américaine, le Bureau de coordination de défense planétaire (PDCO, pour Planetary Defense Coordination Office), ainsi que les autres agences américaines et institutions de sciences spatiales. Des délégations étrangères seront aussi présentes — on pense par exemple à l’Agence spatiale européenne.
Le 7e exercice d’impact de la NASA
Pour la NASA, il s’agira du septième exercice d’impact auquel elle participe. Elle en a déjà fait trois dans le cadre de ces conférences, en 2013, 2015 et 2017, et trois autres plus américano-centrées, puisqu’elles étaient réalisées en binôme avec la FEMA, l’agence américaines des situations d’urgence, avec le concours des autres agences fédérales.
Même si la NASA a déjà déclaré qu’en l’état actuel de ses connaissances, il n’y a aucun astéroïde dangereux qui percutera la Terre au cours du prochain siècle, l’agence garde une veille active sur ce qu’il se passe à des millions de kilomètres de la planète bleue. Ainsi, une surveillance du ciel est en cours depuis plus de vingt ans pour recenser tout ce qui peut poser un risque et qui grave à proximité.
La NASA et ses partenaires s’intéressent aux objets géocroiseurs qui peuvent s’approcher de l’orbite de la Terre à une distance de 50 millions de kilomètres. Et si leurs trajectoires descendent sous les 7,4 millions de kilomètres, alors ils entrent dans la catégorie des corps célestes potentiellement dangereux. Et si un jour le danger se concrétise, il faudra souhaiter que les parades soient prêtes.
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