Cela fait moins d’une semaine que la future capsule habitée de SpaceX a connu une grave « anomalie ».
Il est donc encore trop tôt pour en déterminer l’origine précise et en tirer toutes les conclusions qui s’imposent. « L’enquête prendra du temps avant que l’analyse des causes profondes ne soit terminée », prévient ainsi Patricia Sanders, la présidente du Groupe consultatif sur la sécurité aérospatiale (Aerospace Safety Advisory Panel – ASAP) de la NASA, citée par The Verge.
Ce qui est pour l’instant établi avec certitude, c’est qu’il y a bien eu une explosion sur la zone d’atterrissage 1 de la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride. Cela dit, le panache de fumée visible sur des photos ainsi que l’étonnante signature radar publiée sur les réseaux sociaux suggéraient déjà que l’incident était une déflagration. Celle-ci a certainement endommagé et peut-être détruit la capsule.
Depuis l’incident, SpaceX s’est muré dans le silence. Aucune communication officielle n’a eu lieu. Certes, la société a fort à faire. Il lui faut refaire le film des évènements, récupérer et analyser tous les débris autour de la zone d’atterrissage, vérifier que toutes les procédures ont été respectées. Le tout, en coordination avec la NASA, qui attend beaucoup de SpaceX.
Révision du calendrier à prévoir
Ce n’est pas tout : l’entreprise américaine doit désormais se préparer à établir un nouveau calendrier, non seulement pour le vaisseau spatial Crew Dragon, mais aussi pour toutes les missions qui partiront de Floride. Ce bouleversement à court-terme, la société l’a déjà connu en 2016, lorsque sa fusée Falcon 9 a explosé sur son pas de tir de Cap Canaveral, en Floride.
Le report le plus évident, même s’il n’est pour l’instant qu’hypothétique, est celui du test de vol de la capsule avec un équipage d’entraînement à bord. En principe, cette mission, intitulée SpaceX Demo 2, est planifiée pour le mois de juillet 2019. Du fait de l’explosion de ladite capsule et le faible délai qui est laissé aux équipes pour identifier et résoudre le problème avec le vol, le report semble inéluctable.
S’il est confirmé, l’ajournement sera vraisemblablement de plusieurs mois. Il faudra réparer ou reconstruire la capsule — à moins que SpaceX en ait un autre exemplaire en stock. Il faudra aussi aussi procéder certainement à des tests complémentaires, mais sans personne à bord, pour s’assurer de la fiabilité de l’ensemble avant de mettre un équipage à l’intérieur. Pas question de revivre un Apollo-1 bis.
La catastrophe survenue fin avril oblige aussi SpaceX à modifier certaines missions qui prennent place à Cap Canaveral. Si le décalage de la mission CRS-17, une opération de ravitaillement de la Station spatiale internationale, n’a rien à avoir avec l’explosion de la semaine dernière, puisqu’il a été décidé avant, la récupération du premier étage de la fusée Falcon 9 devrait être perturbée.
La zone d’atterrissage 1 étant actuellement inutilisable, du fait de l’enquête en cours, la société devra opter pour une autre solution : peut-être l’usage d’une barge océanique aux larges côtes américaines. On ne sait pas encore combien de temps le pas de tir sera hors service : d’autres vols opérés par l’entreprise dans les semaines à venir pourraient donc être contraints de s’adapter aussi.
En revanche, le report des prochaines missions de SpaceX — qui consistent surtout à placer des satellites en orbite — à cause de cet incident est improbable : preuve en est avec la mission CRS-17, qui a été maintenue au 30 avril. Il n’y a rien d’étonnant à cela : l’explosion ne concerne que la capsule habitable, pas une fusée Falcon 9. Son caractère opérationnel n’est de fait pas remis en cause.
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