Et si accepter ses émotions négatives (colère, tristesse) plutôt que de les remplacer par de « bonnes émotions » était la solution pour aller mieux ? C’est ce que pensent Michal Luria, Amit Zoran et Jodi Forlizzi, des chercheurs de l’université américaine Carnegie-Mellon. Pour creuser leur théorie, ils ont créé quatre « robots cathartiques » présentés dans une vidéo publiée le 3 mai. Chaque machine possède une forme et des capacités différentes, mais toutes ont le même but : permettre à une personne d’évacuer sa frustration.
Les quatre créations de Michal Luria et de son équipe sont les suivantes :
- Le premier objet prend la forme d’une poupée dotée d’un rire particulièrement agaçant. Celui-ci s’arrêtera… uniquement si on se met à la frapper.
- Le deuxième objet est en deux parties : une dalle en céramique sur laquelle on peut écrire ce que l’on souhaite et une boîte en plastique dans laquelle on l’insert. Là encore l’objectif est de frapper la machine : celle-ci émettra alors des sons et de la lumière.
- Le troisième objet ressemble à une lampe qu’il faut injurier. L’appareil reconnaît les insultes et s’illumine en conséquence.
- Le quatrième objet a l’aspect d’un petit coussin. Il s’agite lorsqu’on le plante avec un objet pointu et ne s’arrête pas de bouger tant qu’il est percé.
En bref, chaque objet donne l’opportunité à l’utilisateur de se défouler plutôt que de garder sa colère et sa tristesse en soi.
Les bienfaits de la destruction
Le projet des chercheurs de l’université Carnegie-Mellon est d’un autre niveau que celui d’une destruction room. Michal Luria l’expliquait à IEEE Spectrum : « Les prototypes ont été sélectionnés pour explorer une gamme d’interactions physiques. L’idée était de voir comment chaque interaction influençait l’expérience cathartique. »
Les objets créés par l’équipe sont des machines, mais elles réagissent aux coups. L’expérience n’est donc pas la même qu’avec une simple bouteille ou un écran par exemple. Selon la chercheuse, la destruction n’en serait que plus thérapeutique et pourrait devenir un domaine intéressant pour la robotique : « Nous ne voulons pas agresser d’autres personnes. Si nous sommes en colère, pourquoi ne pas nous en prendre à des robots plutôt qu’à des êtres vivants ? »
Reste à déterminer si la satisfaction d’une pulsion violente est le meilleur moyen de la contrôler à long terme.
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