Si nous ne trouvons pas de vie sur Mars, c’est peut-être parce que nous ne cherchons pas au bon endroit sur Terre. Une équipe de scientifiques assure qu’il faudrait s’intéresser à des roches terrestres inexploitées pour espérer un jour découvrir une vie martienne.
Leur étude, publiée dans la revue Frontiers in Earth Science et présentée le 17 mai 2019, souligne une incohérence. Le rover Mars 2020 devra bientôt chercher des traces de vie sur la planète rouge. Pour cela, il va principalement s’intéresser à des roches volcaniques. Sur Terre, ces roches sont peu exploitées : les scientifiques expliquent que c’est un problème pour l’étude de la planète rouge. Voici pourquoi.
Roches volcaniques vs roches sédimentaires
« L’exploration de Mars repose en grande partie sur des comparaisons avec des environnements et processus similaires sur Terre », entament les auteurs de l’étude. Sur Terre, les roches ignées (formées par le refroidissement d’un magma, comme les roches volcaniques) sont le plus souvent considérées comme « stériles » et ne contenant pas de fossiles. Ce sont dans les roches sédimentaires que la plupart des fossiles sont découverts. Les roches sédimentaires sont formées par des dépôts de matériau, qui se superposent en couches (on parle aussi de strates).
Or, ce sont les roches volcaniques qui sont ciblées pour tenter de découvrir des traces de vie sur Mars. Le manque de fossiles enregistrés dans ce type de roche sur Terre « est un obstacle évident à l’objectif scientifique de la mission », notent les scientifiques. Dans cette étude, ils proposent de créer un « atlas des microfossiles [ndlr : qui font moins d’un millimètre] volcaniques » qui pourraient exister dans « des roches ignées inexploitées sur Terre ».
Comprendre notre planète pour étudier Mars
Ils estiment qu’il faudrait mener de plus amples recherches dans des roches volcaniques situées en profondeur, sous la terre et sous l’océan. « On pense que la majorité des micro-organismes présents sur Terre existent dans la biosphère profonde de la croûte océanique et continentale. Pourtant, nous commençons tout juste à [l’]explorer », souligne Magnus Ivarsson, biologiste à l’université du Danemark du sud et co-auteur de l’étude. Cette croûte a des similitudes avec les roches volcaniques qui se trouvent sur Mars.
Si l’on trouvait des fossiles dans ces roches volcaniques terrestres, la Nasa pourrait s’en servir comme repère pour choisir les emplacements où auront lieu les missions Mars 2020 et ExoMars (de l’ESA et l’agence russe Roscosmos). Puisque ces missions étudieront la planète rouge en la comparant aux environnements terrestres, les scientifiques estiment qu’ « une compréhension plus complète de la vie en profondeur est nécessaire » sur notre propre Terre.
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