30 milliards de dollars. Tel est le montant dont la NASA estime avoir besoin au cours des cinq prochaines années pour faire revenir des astronautes sur la Lune. Et cette somme ne concerne que le programme lunaire de l’agence spatiale américaine : ses besoins financiers seront en réalité bien supérieurs pour pouvoir poursuivre ses autres missions, comme l’observation de la Terre et de l’espace.
Ces 30 milliards de dollars constituent toutefois une fourchette haute de l’estimation faite par Jim Bridenstine, l’administrateur de la NASA, à CNN Business. La facture pourrait n’être « que » de 20 milliards de dollars pour la mission Artémis — le nom qui a été donné au projet qui doit être concrétisé par un alunissage en 2024 et qui fait écho au précédent nom retenu par la NASA, Apollo.
Des dépenses déjà engagées
Considérable, cette somme est toutefois bien moins importante que les montants qui ont été mobilisés dans les années 60 et 70 avec le programme Apollo. Il a fallu à l’époque que les États-Unis déboursent 25,4 milliards de dollars, ce qui équivaut aujourd’hui à près de 112 milliards de dollars, en tenant compte de l’inflation. Il faut dire qu’à l’époque, l’Amérique était prise dans une course à l’espace avec l’URSS, ce qui n’était pas de nature à faire preuve de tempérance.
Pour l’heure, le financement de la mission Artemis a fait l’objet d’une demande de crédit de 1,6 milliard de dollars de la part de la NASA — ce qu’a approuvé Donald Trump. C’est très peu, évidemment, mais la NASA a déjà mobilisé d’importants moyens pour des projets qui bénéficieront entre autres à la mission lunaire. C’est le cas du SLS (Space Launch System), qui servira aussi pour Mars : la NASA a déjà dépensé plus 12 milliards dans le futur lanceur lourd des États-Unis.
Le principal enjeu pour la NASA est de parvenir à obtenir ces fonds sans que cela n’affecte ces autres activités.
Des programmes comme la recherche sur l’évolution climatique ou la recherche de phénomènes dans l’espace profond pourraient constituer quelques-uns des domaines scientifiques à peut-être souffrir d’un arbitrage défavorable, pour des raisons politiques (le dérèglement climatique est vu comme une invention ou minimisé dans certains cercles du pouvoir) ou parce que les retombées concrètes ne sont pas immédiates.
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