Quelques jours après le solstice d’été, le mercure grimpe enfin : de fortes chaleurs sont attendues cette semaine, dès ce lundi 24 juin 2019. Si l’on en croit BFM TV, le pic de chaleur qui aura lieu jeudi 27 et vendredi 28 juin serait « insoutenable ». La température ressentie s’élèverait jusqu’à 48 degrés, assure le média télévisé, en diffusant une carte rouge et noire de l’hexagone. Depuis, BFM TV a publié un nouvel article nuançant cette « température ressentie ».
Le raisonnement est le suivant : jusqu’à 41 degrés Celsius sont attendu par endroits (sous abri). 50 à 70 % d’humidité sont également annoncés. Du point de vue de la température ressentie, BFM TV nous explique que cela peut aller jusqu’à 48 degrés. « Ce sera le même ressenti que le record absolu pour la canicule de 2003 », prévient le média, qui évoque un « danger réel » qui peut même nécessiter d’arrêter de travailler.
Que penser de ces chiffres ? Météo France, de son côté, annonce bien un « risque élevé de canicule » avec des températures pouvant monter jusqu’à 35 ou 40 degrés ce lundi 24 juin dans l’hexagone. La vague de chaleur sera certainement remarquable pour « son intensité et sa précocité, moins pour sa durée », explique Christelle Robert, ingénieure prévisionniste dans une vidéo de Météo France. Il n’est pas exclu que la barre des 40 degrés soit franchie à certains endroits au cours de la semaine.
Qu’est-ce que la température ressentie ?
Dans ce contexte, parler de température ressentie à 48 degrés est-il vraiment pertinent ? Sur son site, Météo France la qualifie comme « la perception physiologique de la température » qui « varie d’un individu à l’autre et selon les conditions atmosphériques (vent, pluie, ensoleillement) ». Elle est à différencier de la température de l’air qui est mesurée sous abri, avec un thermomètre, installé à 1,5 mètre du sol. La température ressentie tient compte du refroidissement éolien, c’est-dire par exemple du vent qui peut donner l’impression qu’il fait plus froid que la température mesurée.
Comme l’explique Sébastien Léas, prévisionniste à Météo France interrogé par France Info, l’utilisation de « ces cartes en rouge et noir [est] anxiogène et prématuré ». Il y a une confusion dans l’utilisation de l’indice humidex, inventé pour tenter de « refléter la température perçue » en tenant compte de la température et de l’humidité, explique le Service météorologique du Canada (SMC). « Un humidex de 40 avec, par exemple, une température de 30 degrés signifie que la sensation de chaleur dans l’air humide à 30 degrés serait plus ou moins la même que dans de l’air sec à 40 degrés », ajoute le SMC, insistant sur le fait qu’il s’agit d’ « un calcul et non [de] quelque chose qui se mesure ».
L’indice humidex n’a pas d’unité
Autrement dit, l’indice humidex ne se mesure pas en degrés. « Il n’a pas d’unité », note Sébastien Léas auprès de France Info. Le prévisionniste ajoute par ailleurs que Météo France ne peut prédire avec certitude les températures qu’il va faire cette semaine. « Si on n’a pas de certitude sur les températures, vous imaginez bien que nous n’en avons encore moins sur l’indice humidex », poursuit le spécialiste. Même s’il n’est pas exclu que les températures grimpent fortement au cours de la semaine, annoncer une température ressentie de 48 degrés avec une carte rouge et noire semble quelque peu hâtif.
Néanmoins, quelques conseils continuent de s’appliquer lors des épisodes de chaleur importante, qui peuvent être difficiles à supporter pour notre organisme. N’hésitez pas à vous hydrater, à vous rafraichir le corps, à manger suffisamment et évitez de sortir aux heures les plus chaudes de la journée, recommande le gouvernement. Vous pouvez aussi investir dans un ventilateur ou un climatiseur (même si cette solution est critiquée pour son impact environnemental).
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.