« Il y a quelque chose dans l’air ce soir. J’ai détecté la plus grande quantité de méthane de ma mission » : le 23 juin 2019, la Nasa a encore prêté une voix à Curiosity sur Twitter pour que le rover annonce sa dernière découverte. L’appareil a repéré 21 parties par milliard en volume (ppbv) de méthane sur Mars.
Comme l’explique Curiosity avec sa voix imaginaire, cette découverte est peut-être un petit pas pour mieux étudier la possibilité de la vie sur Mars. « Alors que la vie microbienne peut être une source de méthane sur Terre, le méthane peut aussi être créé par des interactions entre les roches et l’eau », précise le tweet attribué au rover.
Le méthane est un gaz (présent dans l’atmosphère terrestre). C’est un hydrocarbure, constitué d’atomes de carbone et d’hydrogène. Dans un communiqué, la Nasa aide à comprendre ce que représente cette étonnante quantité de méthane détectée par Curiosity. À quoi correspond une partie par milliard en volume (1 ppbv) ? « Si vous prenez un volume d’air sur Mars, un milliardième de ce volume d’air est constitué de méthane », explique la Nasa.
Le rover ne sait pas d’où vient le gaz
Malgré cette découverte prometteuse, l’agence spatiale américaine reste nuancée : le rover ne possède aucun instrument qui permettrait de savoir avec certitude d’où vient cette quantité de méthane présent sur Mars. « Avec nos mesures actuelles, nous n’avons aucun moyen de dire si la source du méthane est biologique ou géologique, ni même si elle est ancienne ou moderne », affirme Paul Mahaffy, membre du Goddard Space Center et responsable des instruments SAM (Sample Analysis at Mars) du rover Curiosity.
Ce n’est pas la première fois que le rover repère du méthane pendant sa mission. La Nasa avait annoncé une découverte similaire en juin 2018 et précisait déjà que la présence de ce gaz n’était pas une preuve de la vie sur Mars. Il confirmait que le rover était sur une piste intéressante. Les scientifiques avaient aussi appris que le méthane dans l’atmosphère martienne semblait connaître des variations saisonnières.
Pour identifier l’origine du méthane sur la planète rouge, les scientifiques vont encore avoir besoin de temps. Les responsables de la mission Curiosity devront certainement échanger avec l’Agence spatiale européenne (ESA) : sa sonde ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) a déjà passé un an en orbite autour de Mars et n’a de son côté toujours pas repéré de méthane. Il va donc falloir mener de plus amples recherches afin de découvrir pourquoi les observations de Curiosity et de TGO sont différentes.
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