Il a tenu compagnie aux astronautes de la Station spatiale internationale pendant presque 2 ans : le 4 juin 2019, le Spaceborne Computer est revenu sur Terre. Après 615 jours et 8 900 orbites terrestres effectuées à bord de l’ISS, le superordinateur mis au point par HPE et la Nasa doit désormais faire l’objet d’une analyse post-mission.
« Désormais, nous savons qu’il est possible d’embarquer un superordinateur lors d’une mission sur Mars et qu’il durera un an », nous annonce Mark R. Fernandez, directeur des services technologiques de HPC chez HPE. L’objectif de la mission à bord de la Station Spatiale internationale était double : vérifier que l’appareil était capable de survivre dans l’espace pendant un an et qu’il pourrait accompagner les explorateurs d’une future mission vers la planète rouge. Le retour du superordinateur est aussi l’occasion d’envisager une suite : un Spaceborne Computer 2 est prévu, nous dévoile Mark R. Fernandez.
Après un atterrissage dans le Pacifique, le supercalculateur est arrivé jusqu’au port de San Diego (Californie). Le 2 juillet, il a été récupéré pour être amené à la Nasa. Sa prochaine étape : retourner dans le laboratoire de HPE pour réaliser une batterie de tests. Il va falloir vérifier plusieurs composants de l’appareil, pour vérifier s’ils fonctionnent toujours. Cette étape devrait prendre entre 2 et 3 mois.
Des musées veulent déjà l’exposer
« Nous continuons à faire marcher l’ordinateur pour voir si son fonctionnement a été affecté par le séjour dans l’espace, poursuit Mark R. Fernandez. Les particules de haute énergie [ndlr : venant de l’espace intersidéral, en majorité des protons] pourraient avoir un effet sur les performances et sur la durabilité à long terme de l’ordinateur. »
Après ces analyses, le Spaceborne Computer n’aura pas d’autre mission sur Terre. Il devrait finir sa vie dans un musée. « Plusieurs se battent déjà pour l’obtenir », sourit notre interlocuteur. Les astronautes de l’ISS qui ont cotoyé le superordinateur ont assuré que l’expérience avait été positive : l’appareil a permis de faire gagner un temps considérable en analysant des données à bord de la station.
Même s’il n’en est qu’à ses balbutiements, Mark R. Fernandez accepte de nous parler du projet de Spaceborne Computer 2. « Son architecture matérielle n’est pas encore finalisée. Nous sommes en train de demander l’approbation de la Nasa pour le faire voler pendant un an à bord de la station spatiale », nous répond-il. La demande sera officiellement valable pour une année mais l’appareil pourrait, comme son prédécesseur, y séjourner plus longtemps.
« Les ordinateurs autosuffisants aident les explorateurs autosuffisants »
À quoi va servir ce deuxième superordinateur ? Cette fois-ci, l’objectif sera de « vérifier que les analyses que des explorateurs auraient besoin de faire lors d’une mission sur Mars fonctionneront bien », nous explique Mark R. Fernandez. À supposer que l’humain réussisse à vivre sur Mars, il aura besoin de mener des recherches scientifiques directement sur place, estime notre interlocuteur. « Les scientifiques veulent faire bien plus que de simplement récolter des informations et les renvoyer sur Terre pour qu’elles soient analysées. Ils veulent pouvoir faire ce premier niveau d’analyses eux-mêmes. Les ordinateurs autosuffisants aident les explorateurs autosuffisants », poursuit Mark R. Fernandez. Des superordinateurs de plus en plus performants contribueraient à rendre les explorateurs de l’espace plus autonomes.
Quand on lui demande s’il imagine un futur où tous les vaisseaux spatiaux seront équipés de leur Spaceborne Computer pour voyager dans l’espace, Mark R. Fernandez reste prudent. « Pour l’instant, nous nous concentrons vraiment sur ce dont les ingénieurs auront besoin sur la Lune et sur Mars », répond-il. Ces échéances approchent : la Nasa veut envoyer un humain sur Mars dans 14 ans, soit 9 ans après la date retenue pour la prochaine mission lunaire habitée.
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