La fréquence et l’intensité des vagues de chaleur risquent d’augmenter d’ici deux décennies. « Les canicules comme celle de juin 2019 seront 4 fois plus fréquentes en 2040 », prévient Aurélien Ribes, chercheur de Météo-France au Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM), dans un communiqué publié par l’établissement public le 10 juillet.
Le scientifique fait partie de l’équipe de Météo-France qui a travaillé avec le groupe de recherche World Weather Attribution pour rédiger un rapport sur la récente vague de chaleur dans l’hexagone. Ce document, publié le 2 juillet, s’intéresse au « changement climatique d’origine humaine » et constate que ce dernier contribue à intensifier et rendre plus fréquents les épisodes de chaleur, comme celui de la semaine du 24 juin.
« Une influence humaine significative »
L’étude anticipe l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère terrestre. « En 2040, ce type d’événement (même intensité que 2019) sera environ 4 fois plus fréquent par rapport à 2019. L’intensité d’un tel événement aussi probable que 2019 sera augmentée d’environ 1,2°C », explique Aurélien Ribes. Il ajoute que le scénario choisi a une influence « limitée pour les 20 prochaines années, mais nettement plus sensible au-delà ». Météo-France avait déjà estimé que les épisodes caniculaires devraient durer plus longtemps d’ici la fin du siècle : ils pourraient commencer dès le mois de mai.
Les chercheurs ont comparé le climat actuel (et notamment celui de ce dernier épisode caniculaire) avec le climat « tel qu’il aurait été sans avoir été modifié par l’activité humaine ». Pour le scientifique, le constat est sans appel : « toutes les analyses menées sur ce type d’événement concluent à une influence humaine significative sur leur occurrence et leur intensité ». Actuellement, une vague de chaleur aussi importante est entre 5 à 10 fois plus fréquente qu’il y a un siècle. Ces épisodes caniculaires sont également plus chauds (jusqu’à 4°C de plus) que s’ils avaient eu lieu 100 ans plus tôt.
Depuis 1850, les humains influencent le climat
Comment les scientifiques parviennent-ils à estimer ce qu’aurait été le climat actuel sans influence humaine ? Leur simulations climatiques commencent en 1850, la date marquant l’entrée dans l’ère industrielle et avant laquelle ils estiment que les humains n’ont pas influencé le climat. Il s’agit d’estimer quelle est la probabilité, dans un scénario sans perturbations humaines, qu’une vague de chaleur aussi intensive que celle de juin 2019 se produise.
Cette étude souligne une nouvelle fois le lien entre les vagues de chaleur et le changement climatique. Ces épisodes de forte chaleur ne sont pas anodins pour la santé. Même s’il faut se méfier des prévisions de températures alarmistes, on sait par exemple que ces moments sont propices aux pics de pollution à l’ozone, qui peuvent provoquer des irritations des yeux, de la gorge ou du nez.
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