Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969, Niel Armstrong a posé le pied (d’abord le gauche) sur la Lune. Buzz Aldrin lui a emboîté le pas. À l’époque, l’événement a été suivi par 500 millions de télespectateurs. Mais, dès les années 1970, la véracité de cette exploration humaine est remise en cause. Des humains ont-il vraiment foulé le sol lunaire ? Les images que le monde a contemplé en retenant son souffle n’auraient-elles pas été filmées sur la terre ferme ?
Ces rumeurs sur le programme Apollo n’ont rien perdu de leur ardeur en ce début de 21e siècle. La théorie selon laquelle Stanley Kubrick aurait réalisé le film de la mission Apollo 11 est même évoquée dans le documentaire Room 237, sorti en 2012 : le réalisateur aurait travaillé pour le compte de la Nasa et réalisé les prises de vue de la première mission habitée sur l’astre. Pourtant, de nombreux éléments vont à l’encontre du préjugé selon lequel la mission Apollo 11 n’aurait jamais eu lieu.
La mission n’aurait pas pu être filmée dans un studio
Howard Berry, enseignant à la School of Creative Arts de l’université du Hertfordshire (Royaume-Uni), a expliqué le 10 juillet dans The Conversation pourquoi les images de la mission Apollo 11 n’auraient pas pu être faussées en étant tournées en studio. « Il y a 2 manière de capturer des images en mouvement, écrit-il. La première est un film, des bandes de matériel photographique sur lesquelles une série d’images sont exposées. L’autre est la vidéo, qui est une méthode électronique d’enregistrement sur différents supports, comme des bandes magnétiques en mouvement. »
La technique de la vidéo permet de diffuser les images sur un récepteur de télévision, poursuit l’auteur. « Si on accepte l’idée que les atterrissages sur la Lune ont été enregistrés dans un studio de télévision, on devrait s’attendre à avoir une vidéo de 30 images par seconde, qui correspondrait au standard de télévision de l’époque », note Howard Berry. Or, la vidéo de l’atterrissage d’Apollo 11 a été enregistrée avec 10 images par seconde, avec une caméra spécifique.
Si elles avaient été filmées en studio, les images n’auraient pas pu être ralenties
L’universitaire complète en expliquant pourquoi l’affirmation selon laquelle les images auraient pu être enregistrées en studio, puis ralenties pour donner l’impression qu’il y avait moins de gravité, est erronée. Pour pouvoir ralentir un film, il faut avoir plus d’images qu’habituellement. Il faut disposer d’ « une caméra capable de capturer plus d’images en une seconde qu’une caméra normale », indique Howard Berry — soit davantage que 24 images par seconde. Lire un tel film en passant les images à la même fréquence qu’un film avec 24 images par seconde ferait durer plus longtemps la séquence et elle resterait fluide. C’est ce qu’il se passe quand vous utilisez le mode « ralenti » de votre smartphone : il enregistre à 120 ou 240 images par seconde et « ralentit » à 60 ou 30.
Puisque la caméra qui a filmé les images sur la Lune en 1969 enregistrait 10 images par seconde, il n’aurait tout simplement pas été possible de les ralentir pour récréer artificiellement les effets de la moindre gravité sur la Lune. À l’époque, la technologie permettant d’enregistrer des images au ralenti ne pouvait enregistrer que 30 secondes en tout, pour obtenir ensuite une vidéo ralentie jusqu’à 90 secondes. Le film dure 143 minutes au total. Pour le ralentir, cela signifie qu’il aurait fallu enregistrer 47 minutes de film (en direct), pour qu’il ne perde pas en fluidité. Les standards de l’époque ne le permettaient pas.
Aucun vent ne fait bouger le drapeau
Un autre argument a été avancé pour apporter du crédit à la thèse selon laquelle les images de la mission Apollo 11 auraient été filmées dans un studio : le drapeau semble flotter, comme s’il y avait du vent. Or, il n’y a pas vent sur la Lune, dépourvue d’atmosphère. Le drapeau ne bouge effectivement pas, lorsque l’on compare les différents clichés pris sur la Lune au cours de la mission. Le drapeau est bien statique : quand personne ne le touche, il ne bouge pas.
Ce sont Buzz Aldrin et Niel Armstrong qui ont planté le drapeau sur l’astre. Pour l’enfoncer dans le sol lunaire, ils ont dû faire pivoter son mat. Les mouvements pour l’enfoncer dans le sol expliquent pourquoi le drapeau a logiquement pris cet aspect fripé, comme s’il flottait au vent.
Une sonde a photographié les traces de pas sur la Lune
Les astronautes qui se sont rendus sur la Lune ont laissé des traces de leur passage, dont les empreintes de leurs pieds en marchant à la surface de l’astre. La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) a été envoyée dans l’espace en 2009 pour étudier l’astre depuis son orbite. En 2012, l’appareil a réussi à prendre en photo le site de la mission Apollo 11, à 24 kilomètres de la surface du satellite.
Cette photo permet de voir le module lunaire, entouré d’une zone sombre qui est celle où Buzz Aldrin et Neil Armstrong ont marché sur la Lune. Le cliché permet même de distinguer le chemin qu’il ont parcouru pour installer les expériences scientifiques. On aperçoit l’emplacement du PSEP (« Passive Seismic Experiment Package »), chargé de détecter les secousses sismiques de la Lune et la poussière lunaire.
Les roches ramenées sur Terre proviennent bien de la Lune
La mission Apollo 11 a été la première à rapporter sur Terre des échantillons de roches lunaires. Au total, les astronautes sont rentrés avec 22 kilogrammes d’échantillons en 1969, rappelle le Lunar Planetary Institute.
Les tests scientifiques menés sur les roches rapportées par les différentes missions Apollo ont confirmé que leur origine était bien lunaire. Les plus vieilles d’entre elles sont âgées de 4,5 milliards d’années : elles sont donc plus vieilles que les plus vieilles roches de la Terre (4,4 milliards d’années).
Ces éléments montrent pourquoi le voyage Apollo 11 a bien eu lieu sur la Lune et pourquoi il n’aurait pas pu être une fiction créée de toutes pièces. Et si aucun humain n’est retourné sur la Lune depuis 1972, cela ne donne pas pour autant du crédit aux théories conspirationnistes qui pensent que nous ne sommes jamais allés sur la Lune : les explications sont principalement politiques.
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