Il y a 50 ans, trois êtres humains voyageaient vers la Lune et deux d’entre eux foulaient ensuite le sol de l’astre. Face à leur poste de télévision, plus de 600 millions de personnes ont suivi cet exploit en direct, le 20 juillet 1969. En pleine guerre froide, les États-Unis étaient en train de mettre k.o. leur ennemi idéologique, l’URSS, dans la course à l’espace.
La citation de Neil Armstrong — « C’est un petit pas pour l’homme mais un bond de géant pour l’humanité » –, le drapeau américain planté dans le sol lunaire, les traces laissées par les pieds des astronautes… Les souvenirs les plus forts de cet événement sont bien plus symboliques et politiques que strictement scientifiques. La toute première des expériences sur la Lune a cependant eu lieu juste après la sortie du module lunaire, avant même que ne soit planté le drapeau. En quoi consistait-elle ?
Une feuille d’aluminium pour étudier le vent solaire
C’est à Buzz Aldrin qu’est revenu le rôle d’installer ce premier protocole expérimental lunaire. « C’était une expérience d’un laboratoire suisse à Berne. Ce petit laboratoire universitaire a demandé à la Nasa d’installer une feuille d’aluminium pour capturer les particules émises par le Soleil, le vent solaire », explique John Krige, historien des sciences et professeur à Georgia Tech. La « Solar Wind Composition Experiment » (SWCE) est la toute première expérience scientifique qui a eu lieu sur la Lune lors du programme Apollo. C’était aussi la seule expérience non américaine de la mission numéro 11.
Cette voile à vent solaire a été déployée avant le drapeau des États-Unis, nous rappelle John Krige : « Si vous regardez le film attentivement [ndlr : ici à partir de la 41e minute], vous verrez qu’avant même que les astronautes appellent le président ou qu’ils saluent le drapeau, Buzz Aldrin sort du vaisseau et déplie la feuille d’aluminium pour la planter à la surface de la Lune. »
Une autre preuve du voyage sur la Lune ?
Les éléments collectés par cette voile sont renvoyés vers l’Institut de physique de l’université de Berne, où le professeur et physicien Johannes Geiss a planifié l’expérience SWC. L’historien John Krige y voit d’ailleurs un argument à donner aux personnes qui pensent que les humains n’ont jamais marché sur la Lune. « Comment imaginer que les Suisses auraient collaboré à cette fake news à cette époque ? », sourit le chercheur.
La première expérience menée par des humains sur notre satellite résume à elle seule l’état d’esprit du programme Apollo. « Il y a eu des expériences scientifiques, mais pas d’une grande importance, pas des expériences que l’on n’aurait pas pu faire avec des robots », poursuit John Krige. Les découvertes scientifiques n’ont jamais suffit à elles seules pour motiver le voyage : « Bien sûr qu’il y a eu de de la science. C’était une science inhabituelle, ce n’était pas une science spectaculaire. Et ce n’était pas fait pour la science, c’était fait pour la politique. »
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