Un homme se baignait paisiblement, en juillet, dans la piscine d’un parc aquatique en Caroline du Nord (États-Unis). Il en est mort dix jours plus tard après avoir été infecté par une Naegleria fowleri, une amibe « mangeuse de cerveau ». Avec ce scénario entre la SF et l’horreur, il n’en fallait pas plus pour créer une vague d’inquiétude. Mais ne paniquez pas, la probabilité de subir le même sort est particulièrement infime.
Ce micro-organisme provoque une pathologie nommée Méningo-encéphalite amibienne primitive. Il s’attaque au tissu cérébral de manière rapide et brutale. Les symptômes commencent par des maux de têtes, de la fière, de la nausée et des vomissements, puis ils s’aggravent jusqu’à des torticolis, des crises d’épilepsie et le coma. Les dommages sont souvent irréversibles, ce qui rend cette maladie létale dans la grande majorité des cas.
Il est plus probable d’être percuté par un bus
L’amibe n’existe pas dans les eaux salées (donc vous pouvez vous baigner en mer sans vous inquiéter). Elle perdure dans un état dormant au sein d’eaux douces stagnantes devenues tièdes — lacs, rivières, marais, piscines mal entretenues, dans un climat chaud.
C’est une « amide libre », donc ce n’est pas un parasite. Dans son état dormant, elle est totalement bénigne : vous pouvez nager dans l’eau, la boire, elle peut toucher vos yeux, entrer par vos oreilles, vous ne risquez rien. La Naegleria fowleri ne devient dangereuse que lorsqu’elle est précisément inhalée par le nez.
Comme le précise le communiqué du département de santé de Caroline du Nord, seulement 145 cas connus d’infections ont été recensés aux États-Unis entre 1962 et 2018. C’est donc une pathologie extrêmement rare, les chances sont plus élevées d’être percuté par un bus en marchant dans la rue — ce qui est justement peu probable.
Du fait du climat humide nécessaire à sa survie, le micro-organisme se trouve essentiellement dans des régions tropicales. Par ailleurs, aucune augmentation notable des infections n’a été détectée depuis que l’amide est connue, mais les cas sont mieux repérés.
Le communiqué invite à prendre quelques précautions : éviter de se baigner dans des eaux douces en climat chaud et, si vous le faites quand même, éviter de remuer le fond de l’eau (les sédiments) pendant la baignade, sans oublier de se protéger au maximum les fosses nasales en évitant l’apnée sans masque de plongée.
Différents traitements ont été envisagés et testés depuis cinquante ans. Même s’ils restent peu efficaces, notamment car ils doivent être inoculés très tôt, ils ont permis de sauver cinq victimes sur 300 recensées dans le monde. Parmi ces solutions, on trouve l’Amphotéricine B, un antifongique, soit seul soit dans un cocktail médicamenteux.
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