Une exoplanète « plus chaude que chaude » et à la forme étrange a été découverte par la Nasa. Le 1er août 2019, l’agence spatiale a annoncé l’existence de WASP-121b, un monde aux conditions extrêmes qui laisse échapper des métaux lourds de son atmosphère. La découverte a été détaillée dans un article de la revue The Astrophysical Journal le même jour. Cette curieuse exoplanète se trouve à 900 années-lumières de nous.
L’exoplanète « orbite si dangereusement près de son étoile que sa haute atmosphère atteint une température de 4 600 degrés Fahrenheit », soit plus de 2 500 degrés Celsius, écrit la Nasa. Cette température est extrêmement élevée : l’agence spatiale note qu’elle est 10 fois supérieure à celle de toutes les autres atmosphères planétaires connues à ce jour. La Nasa compare cette exoplanète à Jupiter, la plus vieille des planètes de notre système solaire.
« Normalement, les planètes chaudes de la taille de Jupiter sont encore suffisamment froides à l’intérieur pour condenser des éléments plus lourds comme le magnésium et le fer en nuages », indique l’agence spatiale. Pourtant, c’est bien du fer et du magnésium qui ont été détectés en train de sortir de l’atmosphère de WASP-121b. Auparavant, ces métaux qualifiés de lourds n’avaient été observés que dans la basse atmosphère des planètes chaudes semblables à Jupiter.
Une exoplanète sur le point d’être déchirée
L’étoile autour de laquelle se trouve cette exoplanète semble être responsable de cette situation. Elle émet une lumière ultraviolette plus chaude et plus brillante que celle de notre Soleil. C’est sans doute pour cela que les métaux lourds s’échappent de WASP-121b. Ce faisant, ils semblent eux aussi contribuer au réchauffement de l’atmosphère de l’exoplanète. La proximité de WASP-121b avec son étoile paraît aussi expliquer sa forme étrange : l’exoplanète ressemble à une sorte de ballon de football américain car « elle est sur le point d’être déchirée par la gravité de l’étoile », note la Nasa.
Les scientifiques ont découvert WASP-121b grâce au télescope spatial Hubble. Le spectromètre STIS (« Space Telescope Imaging Spectrograph »), l’un des instruments scientifiques embarqués à son bord, permet d’observer en ultraviolets. C’est grâce à lui que le magnésium et le fer ont été repérés en train de s’échapper de l’atmosphère de l’exoplanète, alors qu’elle passait devant son étoile.
La Nasa a bien l’intention d’en savoir davantage sur ce monde étrange. L’agence compte sur le futur télescope spatial James-Webb, qui doit être lancé en mars 2021, pour repérer s’il y a également de l’eau et du dioxyde de carbone dans cette atmosphère. En couplant les données d’Hubble et de James-Webb, les scientifiques pourraient alors décrypter la composition chimique de l’atmosphère de cette exoplanète aux conditions si extrêmes.
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