Des bactéries pourraient nous aider à récupérer des métaux sur les astéroïdes. Deux scientifiques de l’université du Colorado y croient : d’après eux, la technique du « biominage » (« biomining ») déjà utilisée sur Terre serait appropriée sur les planètes mineures que sont les astéroïdes.
Luis Zea et Jesse Colangelo, chercheurs membres du département de sciences géologiques de l’université, ont même obtenu une subvention pour mener ce projet, mentionne un communiqué publié le 1er août 2019. Leurs recherches doivent porter sur la bactérie Shewanella oneidensis, qui pourrait s’avérer capable de miner du fer dans certains environnements extraterrestres. Les tests incluront des simulations de l’environnement lunaire, martien ou d’astéroïdes. D’après les scientifiques, de nombreux astéroïdes renferment des matériaux compliqués à récupérer sur Terre et utiles à la fabrication de produits électroniques.
Qu’est-ce que le biominage ?
Le biominage consiste à se servir de micro-organismes tels que des microbes ou des bactéries, pour extraire des métaux dans des minerais ou des déchets miniers, comme l’explique l’American Geosciences Institute (AGI). « Certains microbes peuvent oxyder ces métaux, leur permettant de se dissoudre dans l’eau. C’est le processus de base de la plupart des activités de biominage », explique l’AGI.
Le biominage est principalement utilisé pour récupérer des métaux précieux comme le cuivre, l’uranium, le nickel et l’or. Leur point commun est qu’ils se trouvent dans des minéraux contenant du soufre. L’action des microbes permet de rendre les métaux plus faciles à dissoudre. Le biominage est présenté comme une alternative plus respectueuse que l’activité minière traditionnelle, qui recourt aux produits chimiques. « Environ 15 % de notre cuivre et 5 % de notre or sont déjà extraits sur Terre à l’aide de bactéries », selon Luis Zea.
(16) Psyché, un astéroïde riche en fer
La Nasa prévoit justement d’explorer l’astéroïde (16) Psyché d’ici 2022. L’objet se trouve entre Mars et Jupiter et contient du fer en quantité très importante. Miner ce métal à l’aide de bactéries serait intéressant pour en disposer sur Terre, mais pas uniquement. Les chercheurs y voient aussi l’opportunité de récupérer cette matière pour la construction de futures sondes ou stations spatiales. Elles pourraient être fabriquées directement dans l’espace, ce qui permettrait d’éviter le coût de leur lancement.
« Le biominage dans l’espace peut avoir l’air d’une science-fiction aujourd’hui, mais ce sera une réalité dans le futur », est convaincu Luis Zea. La bactérie Shewanella oneidensis a déjà été dans l’espace et peut survivre dans un environnement en microgravité (comme à bord de l’ISS). Les recherches pour en faire un outil de minage des astéroïdes ne font que commencer.
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