Vous craignez de casser votre tirelire pour une bouteille de whisky 20 ans d’âge qui s’avérerait être une contrefaçon sans saveur ? Peut-être que les biotechnologies peuvent résoudre ce problème. Des chercheurs écossais de l’université de Glasgow ont créé une langue artificielle détectant les principales différences entre les whiskies.
Cette « langue » prend en réalité la forme d’une plaquette de verre, sur laquelle reposent trois réseaux contenant 2 millions de papilles gustatives. Ces dernières sont non seulement 500 fois plus petites que celles d’une langue humaine, mais elles sont également faites de métaux — de l’or et de l’aluminium — répartis en petites plaquettes.
Lorsque le liquide du whisky est déposé, c’est une détection par l’optique qui intervient. La lumière est absorbée de différentes façons sur les plaquettes métalliques. Ce phénomène correspond à la « résonance des plasmons de surface », une interaction entre la lumière et la matière qui génère des oscillations mesurables. En l’occurrence, ces données sont exploitées pour connaître les caractéristiques du whisky testé.
Si l’on décrit son fonctionnement, cette langue ne semble pas en être une à proprement parler. Alasdair Clark, qui a dirigé l’étude, explique que ce terme se justifie tout de même parce qu’elle « agit de manière similaire à une langue humaine ». Comme nous, elle « ne peut pas identifier les produits chimiques individuels qui font que le café est différent du jus de pomme, mais elle peut facilement repérer la différence entre ces mélanges complexes ».
Même les distinctions subtiles sont prises en compte
Les scientifiques ont effectué des tests sur du Glenfiddich, du Glen Marnoch et du Laphroaig. Et le résultat confine au sans-faute. La langue artificielle a pu repérer la différence entre ces trois whiskies avec une précision excédant 99 %. Le petit appareil a même mis en lumière les « distinctions subtiles » entre les barils d’un même type de whisky, en fonction des différents âges de l’alcool.
Comme les auteurs de l’étude le précisent, ce n’est pas la première langue artificielle à voir le jour. Mais selon eux, leur invention est une nouvelle étape biotechnologique, car elle est la toute première à utiliser « deux types de ‘papilles’ métalliques nanoscopiques, qui apportent davantage d’informations sur le ‘goût’ de chaque extrait ainsi qu’une réponse plus précise et rapide ».
Grâce à sa sensibilité quant aux différences entre les liquides, l’appareil pourrait avoir une grande utilité pour détecter des whiskies de contrefaçon (ils sont monnaie courante). Son application serait même extensible à d’autres types d’alcools et de liquides consommables, en trouvant une utilité plus large dans le contrôle qualité avant toute distribution. Selon les auteurs, cette langue artificielle est vouée à intervenir dans « tout secteur où une méthode de dégustation portable et réutilisable pourrait être utile ».
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