Avant même d’espérer coloniser Mars, encore faut-il rester en vie lors de ce long voyage spatial. Une longue mission risquerait d’abîmer le cerveau des astronautes, à cause de son exposition aux radiations dans l’espace, énonce une équipe de scientifiques dans la revue eNeuro le 5 août 2019.
Ces radiations font peser des risques sur la santé globale des explorateurs de l’espace, « mais aucun n’est plus préoccupant que les effets néfastes d’une exposition à des particules chargées sur les fonctions du système nerveux central », assurent les auteurs de cette étude.
Quelles zones du cerveau seraient touchées ?
Une fois en dehors de la magnétosphère terrestre (la région où opère le champ magnétique de la Terre), les astronautes exposés aux radiations pendant plusieurs mois pourraient finir par des problèmes au niveau de leur cerveau. L’hippocampe (une structure qui joue un rôle important dans la mémoire) ainsi que le cortex préfrontal (la zone antérieure, impliquée dans le langage ou le raisonnement) seraient altérés, provoquant des troubles de la mémoire et de l’apprentissage. Un impact sur l’amygdale (un noyau pair situé dans le cerveau) a également été mis en évidence : cela pourrait provoquer une hausse des comportements anxieux.
Les conséquences concrètes pour une mission spatiale sont préoccupantes : d’après les auteurs, un astronaute sur 5 pourrait exprimer un comportement anxieux et un sur 3 pourrait avoir des problèmes de mémoire. Les astronautes risqueraient aussi d’avoir du mal à prendre des décisions, résume un communiqué qui annonce la publication de l’étude.
Mieux comprendre ces effets « reste un défi »
Jusqu’à présent, les études portant sur l’exposition aux radiations et ses effets sur le cerveau n’étaient réalisées que sur le court terme. La dose d’exposition aux radiations était également trop élevée, par rapport à celle dont les astronautes pourraient faire l’expérience dans l’espace. Grâce à une installation émettant des neutrons à plus faible débit, les scientifiques ont cherché à prévoir plus justement les effets d’une longue exposition sur le système nerveux central. Pour cela, ils ont exposé pendant 6 mois des souris à des faibles doses de radiation.
Les auteurs admettent que « traduire avec précision [leurs] résultats en estimations de risques concrets pour un système aussi complexe et dynamique que le cerveau reste un défi ». Ils reconnaissent que d’autres études sont nécessaires pour mieux étudier les changements qui se produisent à l’échelle moléculaire. Même si les chercheurs pensent que les radiations de l’espace ne suffiront pas à décourager les humains à explorer Mars, ils soulignent qu’ « il s’agit peut-être du plus gros obstacle que l’humanité doit résoudre pour se déplacer au-delà de son orbite terrestre ».
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