À l’avenir, l’Inde y réfléchira peut-être à deux fois avant de céder à la démonstration de force. Car contrairement aux affirmations de New Delhi, son tir de missile anti-satellite a pollué plus longtemps que prévu l’orbite terrestre. On dénombre en effet encore quelques dizaines de fragments dans les parages de la Terre plus de quatre mois après l’opération militaire.
Des dizaines de fragments sont encore présents
Début août, la NASA a confirmé au site Space Intel Report que 49 des 400 fragments repérés après l’explosion du satellite continuent de se trouver sur des orbites plus ou moins basses. Idem du côté de l’Air Force. Sollicitée par The Verge, l’armée de l’air des États-Unis indique qu’un peu moins d’une centaine de débris est toujours là-haut. Le reste a fini par rentrer dans l’atmosphère.
De toute évidence, l’Inde a mésestimé le rythme auquel l’orbite terrestre serait purgée, ou a délibérément menti. À l’époque, un scientifique impliqué dans le trajet avait confié à Reuters que tout disparaîtrait « en un rien de temps ». « Les débris bougent en ce moment même. Combien de débris, nous essayons de le déterminer, mais d’après nos calculs, cela devrait se régler d’ici 45 jours », avait-il ajouté.
Par chance, il semble qu’aucun de ces débris n’a percuté un autre satellite ou, pire encore, la station spatiale internationale. Le satellite qui a été pris pour cible se trouvait en orbite basse, ce qui a évité de disperser à une altitude trop élevée des fragments qui auraient mis beaucoup trop longtemps à retomber sur Terre. Cependant, quelques morceaux sont allés plus haut que prévu et se trouvent sur la même orbite que l’ISS.
L’initiative indienne avait consterné la communauté spatiale, en particulier la NASA, qui l’a qualifiée de catastrophique. « C’est vraiment une chose terrible », avait ainsi lâché le patron de l’agence spatiale américaine, Jim Bridenstine. En France, c’est la discrétion qui l’a emporté, le gouvernement constatant juste que l’Inde a mis au point un missile capable de détruire des satellites en basse orbite.
La France aussi surveille
Mais l’Hexagone suit également de près la présence des derniers débris encore en orbite. Pour cela, Paris peut compter sur le système GRAVES (Grand Réseau Adapté à la VEille Spatiale) qui peut repérer en orbite basse la quasi-totalité des satellites et tout objet mesurant au moins 10 centimètres. Sa portée est d’environ 1 000 km d’altitude, mais il est d’ores et déjà question de la porter à 1 500 km avec son successeur.
D’autres moyens de surveillance de l’espace existent. C’est le cas des radars SATAM (« Système d’Acquisition et de Trajectographie des Avions et des Munitions ») qui servent à suivre la trajectoire de certains objets (risques de collision, retombées atmosphériques), mais aussi des télescopes du CNRS et d’Ariane Group, et des futures caméras qui seront embarquées sur certains satellites militaires.
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