La photographie est aussi belle que spectaculaire, et l’issue sera grandiose. Le télescope spatial Hubble vient d’immortaliser la danse entre deux galaxies. Ce duo galactique, plus connu chez les astronomes sous le nom de UGC 2369, est situé à 424 millions d’années-lumière de la Terre.
Si l’on peut parler poétiquement d’une danse entre ces deux galaxies, c’est en réalité des forces gravitationnelles qui sont à l’œuvre. Elles sont si proches que leur attraction mutuelle les déforme tout en les rapprochant toujours un peu plus… jusqu’à ce qu’un jour, elles ne fassent plus qu’une.
Une collision qui arrivera aussi à la Voie lactée
La fusion progressive entre Northern Galaxy 2369 et Southern Galaxy UGC 2369 peut s’observer directement sur la photographie. Si vous regardez attentivement, vous verrez entre elles un faible lien lumineux. Comme le précise l’Agence spatiale européenne (ESA) dans son communiqué le 9 août 2019, il s’agit d’un « pont ténu de gaz, de poussières et d’étoiles reliant les deux galaxies, et qui s’est créé à travers les matériaux qu’elles ont rejetés dans l’espace au sein du fossé qui se creuse entre elles ».
Dans l’immensité cosmique, beaucoup de galaxies sont rassemblées sous forme de groupes ou d’amas. Dans certaines régions très concentrées, elles sont alors si proches qu’il n’est pas rare qu’elles interagissent. « Les interactions avec les autres est un événement courant dans l’histoire de la plupart des galaxies », indique l’ESA. L’attraction mutuelle peut se terminer en une collision, sous forme de fusion à la fin du processus. Cette issue n’est pas absolument systématique, mais c’est alors une déformation de leur forme qui survient.
Une fusion est justement ce qui attend notre Voie lactée. D’après les simulations communément admises, elle percutera la galaxie voisine, Andromède, d’ici quatre milliards d’années. Il se passera alors, probablement, ce qu’il se passe pour nombre de fusions galactiques : la création d’une galaxie beaucoup plus grande, une géante elliptique. Cette dernière porte d’ores et déjà les surnoms prévisionnels de Milkomeda ou Milkdromeda (et, en français, Milkomède ou Lactomède). L’étude de phénomènes tels que UGC 2369, grâce au télescope spatial Hubble, permet de mieux comprendre quel pourrait bien être le devenir de notre propre galaxie.
Cette collision future avec Andromède ne sera d’ailleurs pas une première dans l’histoire galactique locale : fin juillet 2019, une équipe de scientifiques de l’Institut d’Astrophysique des Canaries dévoilait que la Voie lactée a très probablement « gobé » une galaxie naine il y a 10 milliards d’années.
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