L’agence de santé publique américaine est très inquiète. Dans un communiqué diffusé le 21 août 2019, le Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC en anglais) a annoncé mener une enquête de grande ampleur sur des potentielles « maladies pulmonaires graves parmi des personnes qui utilisent des cigarettes électroniques ».
Cela se manifeste par de l’essoufflement, des difficultés à respirer et/ou des douleurs à la poitrine, tandis que certaines personnes se plaignent également de « maladies gastrointestinales modérées » accompagnées de vomissements ou diarrhées.
À la date du vendredi 23 août, 193 cas ont été rapportés à travers 22 États, entre le 28 juin et le 20 août 2019. Une personne parmi ces cas est décédée, a annoncé le CDC dans un appel aux médias le 23 août, qu’ont rapporté The Verge et TechCrunch. Il semblerait que dans l’Illinois, plus de 20 cas aient été repérés et sont examinés.
Corrélation mais pas causalité
L’organisme américain se montre toutefois prudent : à ce jour, il n’a pas fourni de preuve de causalité, mais seulement de corrélation, entre la consommation de produits d’e-cigarettes et les maladies observées. « Bien que certains cas, dans des États différents, soient similaires, et semblent reliés à l’utilisation de produits de cigarettes électroniques, il faudra plus d’informations pour déterminer ce qui est la cause de ces maladies », a écrit l’agence de santé publique américaine sur son site officiel. Elle a toutefois écarté la possibilité qu’il s’agisse de maladies infectieuses (soit transmise par une bactérie ou un virus).
« Le CDC apporte actuellement ses services de consultation aux départements de santé des différents États à propos d’un groupement de maladies pulmonaires, potentiellement reliées à l’utilisation de produits de cigarettes électronique, ou ‘vapotage’, principalement au sein d’adolescents et jeunes adultes », a précisé l’organisation. Il n’est pas non plus certain que les personnes hospitalisées aient toutes la même maladie.
« Même si les cas semblent similaires, il n’est pas clair si les cas ont une cause similaires ou s’il s’agit de différentes maladies avec des symptômes similaires », a insisté Dr Ileana Arias, en charge du dossier des maladies non-infectieuses au CDC. De nombreux cas parmi les 193 ont affirmé avoir consommé des produits contenant du THC (la substance chimique la plus présente dans le cannabis), « cependant aucun produit spécifique n’a été identifié dans tous les cas, et aucun produit n’a été spécifiquement relié à des maladies.»
Un besoin urgent d’études sérieuses, longues et complètes sur la cigarette électronique
La FDA (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) travaille de concert avec le CDC pour « rassembler des informations sur n’importe quel produit ou substance, et fournit une assistance laboratoire ».
Fin juillet dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait consacré deux pages sur les dangers potentiels de la cigarette électronique dans un rapport sur le tabac, dans lesquelles elle classaient ces produits dans la catégorie « incontestablement nocives », mais sans pouvoir avancer de preuves. Elle avait mis l’accent sur le besoin urgent « d’enquêtes vigoureuses sur des grands nombres de consommateurs, bien classés, et sur une large période » pour mieux comprendre l’impact de ces produits sur la santé des consommateurs, qui sont pourtant déjà sur le marché depuis une douzaine d’années.
Dans ses déclarations du 23 août 2019 à la suite du décès d’un premier patient, le CDC a tenu à peu près le même discours, par la voix du Dr Brian King : « Nous n’avons relié spécifiquement aucun de ces ingrédients [contenus dans les produits de vapotage] à des cas présents, mais nous savons que les aérosols d’e-cigarettes ne sont pas inoffensifs. » Il a précisé que selon lui, ces cas de maladies existent depuis un moment, mais ce n’est que récemment que les hôpitaux ont commencé à les mettre en lien avec l’utilisation de cigarette électronique.
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