Les causes de la perte du lanceur Vega, lors de la mission VV15, sont désormais connues. Deux mois après le premier loupé de cette fusée légère conçue par l’entreprise italienne Avio, qui n’avait connu aucun échec depuis son introduction au centre spatial guyanais, en février 2012, la Commission d’enquête indépendante mise sur pied pour identifier l’origine du problème a rendu ses conclusions.
C’est bien au niveau du deuxième étage de Vega, appelé Zefiro 23, que le souci est localisé, comme le suggérait le communiqué de presse d’Arianespace le 11 juillet, au lendemain de l’accident. « Peu après l’allumage du deuxième étage, une anomalie est apparue sur le lanceur, entraînant la fin prématurée de la mission », écrivait l’entreprise française, qui se charge de commercialiser les vols sur Vega.
Une défaillance thermo-structurale
Dans son rapport, diffusé le 5 septembre, la commission écrit que la cause la plus probable de l’anomalie est une « défaillance thermo-structurale dans le dôme avant du moteur Z23 ». Ce moteur est celui qui propulse le deuxième étage lorsque la séparation avec le premier (dénommé P80) est réalisé. D’autres hypothèses, comme « déclenchement intempestif de la chaîne de neutralisation du Z23 », ont été écartées.
La piste de l’acte de malveillance a aussi été déconsidérée. La réflexion n’était pas absurde : la mission VV15, avait pour but de transporter un satellite d’observation militaire pour le compte des Émirats arabes unis. L’engin devait se placer à près de 660 km d’altitude et aider Abou Dabi à connaître plus précisément ce qui se passe dans le détroit d’Ormuz et chez ses proches voisins.
L’anomalie en question a démarré à la suite d’un « évènement soudain et violent » dans le moteur. S’en suit une rupture du lanceur en deux parties principales, avec d’un côté le moteur Z23 et de l’autre un ensemble composé de la coiffe, du satellite, de l’adaptateur de vol, du troisième étage Zefiro 9 et de l’étage supérieur AVUM. C’est à partir de là que les choses devinrent hors de contrôle.
Retour espéré de Vega en 2020
Le rapport rappelle ainsi que cinq secondes après, « la trajectoire de l’ensemble supérieur commence à dévier par rapport à la trajectoire nominale ». Le centre de contrôle décide alors d’émettre un ordre de neutralisation, près d’une minute et vingt secondes plus tard. « L’exécution est confirmée par l’analyse des données de télémesure » au bout d’une minute et 40 secondes après, par silence radio.
Afin d’en tirer un enseignement et d’éviter la réitération d’un pareil incident, la commission a proposé deux recommandations. Elles incluent, outre une vérification des observations qu’elle fait, une analyse approfondie complémentaire, de nouveaux essais et la mise en place de toute action corrective pertinente sur les équipements, les processus et les sous-systèmes impliqués.
Le retour opérationnel de Vega est souhaité pour le premier trimestre 2020.
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