La Planète 9 aurait peut-être déjà été détectée par un télescope sans qu’on le sache. Voilà ce que suggère une étude publiée le 22 octobre 2019 dans la revue Research Notes of the AAS.
À partir de la magnitude supposée de l’astre, c’est-à-dire son éclat apparent, les scientifiques estiment que « TESS pourrait le découvrir ». Ils font ici référence au Transiting Exoplanet Survey Satellite (« Satellite de recensement des exoplanètes en transit »), un télescope spatial de la Nasa lancé en 2018 pour rechercher des exoplanètes.
Une neuvième planète jamais observée
L’existence de la Planète Neuf, également surnommée Phattie, est totalement hypothétique. En 2016, des scientifiques du Caltech (California Institute of Technology) ont estimé qu’il était possible qu’une neuvième planète potentielle se cache au fond du système solaire. L’objet céleste, à supposer qu’il existe, se trouverait au-delà de Pluton (qui n’est pas une planète, contrairement aux affirmations du dirigeant de la Nasa). Selon l’agence spatiale américaine, cet astre aurait une masse 10 fois plus importante que celle de la Terre et il pourrait lui falloir entre 10 000 et 20 000 années pour réaliser une orbite autour du Soleil. La présence de Phattie n’est qu’une prédiction mathématique : la planète n’a jamais été observée par des astronomes.
Le raisonnement des scientifiques est le suivant : si la Planète Neuf existe, elle a peut-être déjà été observée par le satellite TESS. L’astre serait en quelque sorte « dissimulé » dans les données récoltées par l’instrument. On pourrait s’étonner de ce raisonnement : comme son nom le mentionne, TESS a été conçu pour rechercher des exoplanètes et la « Planète 9 » n’en est pas une.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que pour chercher des exoplanètes, l’instrument utilise la méthode du transit. En quoi consiste-t-elle ? « Quand une planète passe directement entre son étoile et un observateur, cela estompe la lumière de l’étoile à un niveau mesurable », résume la Nasa sur son site consacré à l’exploration des exoplanètes.
Comment pourrait-on repérer Phattie dans les images du télescope ?
Si Phattie existe, TESS ne pourrait pas la repérer de cette façon, comme le relève ScienceAlert. Le télescope ne pourrait pas voir un transit de la Planète Neuf, puisque la planète ne pourrait pas passer entre TESS et le Soleil. Il ne serait pas non plus possible de chercher la Planète Neuf avec une simple observation menée par TESS, car la brillance de Phattie serait trop faible. La solution des auteurs repose sur le fait que TESS prend de très nombreuses photos lorsqu’il est orienté vers une zone du ciel. En superposant ces images, les éléments les moins lumineux pourraient apparaître plus distinctement. Avec cette technique, « il suffit d’une orbite approximative » de la Planète Neuf pour tenter de la rechercher dans les données du télescope, selon les chercheurs.
« Pour découvrir de nouveaux objets, avec des trajectoires inconnues, nous pouvons essayer toutes les orbites possibles ! », s’enthousiasment les auteurs. Pour vérifier si le télescope TESS serait suffisamment performant pour observer l’hypothétique Planète Neuf avec cette technique, les scientifiques ont utilisé la magnitude apparente supposée de l’objet. Elle serait située entre 19 et 24 (à titre d’exemple, la magnitude visuelle apparente de Vénus, la planète la plus brillante, est estimée à -4,8). Les scientifiques ont utilisé plusieurs objets transneptuniens (au-delà de Neptune) dont la magnitude apparente est comparable à celle que l’on imagine pour la Planète Neuf. À chaque fois, les objets apparaissaient dans les données de TESS avec la technique proposée par les chercheurs.
C’est pourquoi ils concluent qu’il serait possible, en théorie, d’observer l’astre avec le télescope. Si Phattie existe bien, elle pourrait donc se cacher quelque part dans les données de TESS, en attendant d’être trouvée.
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