La comète Borisov a été immortalisée bien avant d’être découverte par un astronome à la fin du mois d’août 2019. Des scientifiques ont analysé des données récoltées en 2018 et ils ont retrouvé la trace du visiteur interstellaire.

La comète Borisov, le deuxième visiteur interstellaire connu après Oumuamua, a été photographiée avant même avoir été découvert. Une étude publiée sur la plateforme arXiv.org (ce qui signifie que le texte n’a pas été validé par un comité de lecture) le 14 novembre 2019 montre que des astronomes ont réussi à retrouver des images de l’objet céleste, qui datent d’un an avant sa découverte.

Les images ont été prises en décembre 2018, alors que la comète se trouvait à 8 unités astronomiques du Soleil (une unité astronomique équivaut environ à la distance entre le Soleil et la Terre, soit 150 millions de kilomètres). C’est l’étude plus précise de l’orbite de Borisov qui a permis aux scientifiques de retrouver sa trace dans des données astronomiques obtenues avant sa découverte. La comète Borisov a été observée pour la première fois par l’astronome ukrainien Gennady Borisov, le 30 août 2019.

Les images de Borisov dans le relevé Pan-STARRS. // Source : Capture d'écran arXiv.org, image modifiée

Les images de Borisov dans le relevé Pan-STARRS.

Source : Capture d'écran arXiv.org, image modifiée

Un visiteur comparable aux comètes du système solaire

Ces clichés permettent-ils d’en savoir plus sur le visiteur interstellaire ? « Les observations préalables à la découverte de la comète interstellaire 2I/Borisov ont révélé une comète qui est tout à fait comparable, sur le plan de l’observation, aux nouvelles comètes dynamiques à longue période dans notre propre système solaire », écrivent les auteurs de l’étude. Les autres observations de la comète Borisov montraient aussi que l’objet est remarquablement semblable aux comètes que l’on connaît dans le système solaire.

Quand la comète a été découverte, elle se trouvait à 3 unités astronomiques du Soleil. Les scientifiques rappellent pourquoi Borisov n’a pas été repérée plus tôt : « Aucune détection préalable à la découverte au-delà de 3 unités astronomiques n’a été encore signalée, ce qui s’explique principalement par la proximité de la comète avec le Soleil vue de la Terre », indiquent les auteurs. Or, détecter plus en amont la comète est intéressant pour mieux estimer ses caractéristiques, comme la taille de son noyau et les éléments qui la composent.

Le mouvement de la comète Borisov. // Source : Wikimedia/CC/Lefty7283

Le mouvement de la comète Borisov.

Source : Wikimedia/CC/Lefty7283

Que révèlent ces nouvelles images sur la comète Borisov ?

Les nouvelles images de la comète ont été obtenues à partir de plusieurs sources. Les scientifiques ont utilisé le relevé ZTF (« Zwicky Transient Facility »), réalisé depuis l’observatoire Palomar à San Diego, en Californie. Ils ont aussi eu recours au projet Pan-STARRS (« Panoramic Survey Telescope And Rapid Response System »), un relevé astronomique mené à l’aide de deux télescope installés à Hawaï. Le CSS (« Catalina Sky Survey »), un troisième relevé astronomique dressé depuis l’Arizona, a aussi servi dans cette étude. Les chercheurs ont commencé par rechercher la comète Borisov dans les images du ZTF prises en mai 2019. Grâce à ces clichés, ils ont étudié plus précisément son orbite. « Cela nous a permis d’identifier la comète dans des images acquises dès décembre 2018, alors que la comète était à 8 unités astronomiques du Soleil », écrivent-ils.

Les scientifiques concluent, à l’aide de ces images, que le noyau de Borisov doit avoir un rayon inférieur à 7 kilomètres et que 0,1 % de la surface de la comète était alors active (c’est-à-dire qu’elle éjecte des poussières et du gaz). Ils ajoutent que la comète était active à une distance de 5 à 7 unités astronomiques, toujours par rapport au Soleil : cela veut dire que son activité pourrait être attribuée à d’autres éléments plus volatils que l’eau, comme du dioxyde de carbone ou du monoxyde de carbone.

Les auteurs pensent même que Borisov était déjà active quand elle se trouvait à une distance de 8 à 9 unités astronomiques du Soleil. Néanmoins, il faudrait davantage de données pour pouvoir confirmer cette hypothèse.

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