Google célèbre l’anniversaire de la naissance de Madeleine Brès avec son Doodle du 25 novembre 2019. Elle est la première femme à avoir obtenu un diplôme de docteure en médecine.

Il y a 177 ans naissait Madeleine Brès. Google a choisi de célébrer l’anniversaire de la naissance de cette docteure avec son Doodle du 25 novembre 2019. Elle est la première femme française à avoir obtenu un diplôme de docteure en médecine.

Madeleine Brès est née le 25 novembre 1842, à Bouillargues dans le Gard. Son père, artisan, fabrique et répare des charrettes, ce qui l’amène à se rendre dans des hôpitaux. C’est ainsi que sa fille découvre ce milieu, lorsqu’elle l’accompagne à l’hôpital de Nîmes. Elle y rencontre une religieuse qui lui explique quelques rudiments (la fabrication des cataplasmes et des tisanes). C’est cet échange qui suscite sa vocation.

En 1866, Madeleine Brès va trouver Charles-Adolphe Wurtz, le doyen de la faculté de médecine de Paris. Elle souhaite s’inscrire pour étudier la médecine. Charles-Adolphe Wurtz lui répond qu’elle doit d’abord passer le baccalauréat. Ce diplôme est ouvert aux femmes depuis 5 ans — depuis qu’une autre femme, l’institutrice Victoire Daubié, l’a obtenu avec succès.

Trois ans plus tard, Madeleine Brès a obtenu ce précieux sésame. Il lui faut encore se heurter à des difficultés administratives. Le doyen Charles-Adolphe Wurtz doit saisir le ministre de l’Instruction publique, Victor Duruy, de la demande de Madeleine Brès. Le Conseil des ministres délibère. Ce serait l’impératrice Eugénie qui aurait joué un rôle important dans le processus, en faisant référence à une loi sur la liberté du travail pour appuyer la demande de Madeleine Brès. Cette dernière doit encore demander le consentement de son époux pour se former à la médecine, qu’il lui accorde.

Un concours pour devenir interne à l’hôpital

Madeleine Brès est formée à l’hôpital de la Salpêtrière, situé dans le 13e arrondissement de Paris (l’actuel hôpital de la Pitié-Salpêtrière). Elle travaille dans le service du médecin Paul Broca, en tant qu’élève stagiaire à partir de 1869. Avec la guerre franco-allemande, des internes sont envoyés sur le front et il faut nommer des internes provisoires pour les remplacer à l’hôpital. Paul Broca soutient Madeleine Brès pour qu’elle puisse être nommée interne provisoire et travailler à l’hôpital. Pour cela, il lui faudrait passer le concours de l’externat. « Pendant les deux sièges de Paris et jusqu’au mois de juillet 1871, elle a fait son service avec une exactitude que n’a pas interrompu le bombardement de l’hôpital », écrit Paul Broca pour soutenir son élève.

Un autre travail de Madeleine Brès, publié en 1877. // Source : BNF

Un autre travail de Madeleine Brès, publié en 1877.

Source : BNF

Néanmoins, l’administration de l’hôpital refuse cette demande : l’accès à de tels concours est fermé aux femmes. En juin 1875, Madeleine Brès passe sa thèse afin de devenir médecin. Elle opte pour la pédiatrie en tant que spécialité. Sa thèse de chimie porte sur l’allaitement : elle étudie les évolutions de la composition du lait maternel. Elle obtient la note « extrêmement bien » et son doctorat en médecine.

Madeleine Brès poursuit sa carrière en se rendant en Suisse, où elle travaille sur le fonctionnement des crèches. Elle est aussi chargée de la direction d’un journal, baptisé « Hygiène de la femme et de l’enfant ». Afin de lutter contre la mortalité infantile, Madeleine Brès fait des conférences dans les écoles maternelles de la Seine sur l’hygiène. En 1893, elle fonde une crèche aux Batignolles à Paris, où les enfants peuvent être gardés et soignés gratuitement.

Elle meurt le 30 novembre 1921, à l’âge de 79 ans, à Montrouge. Google fête aujourd’hui cette « pionnière de la médecine française ». Une rue du 13 arrondissement de Paris porte aujourd’hui son nom.

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