Depuis ses premières observations par l’astronome Cassini au 17e siècle, la Grande Tache rouge de Jupiter est scrutée par les chercheurs. Elle est régulièrement photographiée par des sondes, comme Juno, ou par des télescopes spatiaux, comme Hubble. L’une des hypothèses à son sujet est que cette tache pourrait un jour disparaître. Néanmoins, cette inquiétude ne serait pas fondée, ont rapporté des scientifiques le 25 novembre 2019.
Mais qu’est-ce que la Grande Tache rouge, exactement ? C’est le nom donné à une énorme tempête de Jupiter. La taille de cet anticyclone est colossale : il fait environ deux fois la taille de la Terre, explique la Nasa. L’anticyclone est long de 25 000 kilomètres. La vitesse de ses vents peut dépasser les 700 kilomètres par heure. L’ouragan émerge au-dessus de la couche de nuages : il culmine à 13 000 kilomètres d’altitude.
Une tempête en train de rétrécir ?
La Grande Tache rouge de Jupiter a été observée à plusieurs reprises par Giovanni Domenico Cassini en 1665. La première observation de la tache est parfois attribuée à Robert Hooke, un autre scientifique, qui l’aurait vue un en 1664. Il ne fait cependant aucun doute que Cassini l’a vue à plusieurs reprises : il s’est d’ailleurs servi de cette tache pour déterminer la période de rotation de Jupiter. Il n’avait cependant pas pu constater que la tache était de couleur rouge.
La tempête la plus célèbre du système solaire est observée depuis plusieurs centaines d’années et des scientifiques ont constaté qu’elle semblait rétrécir. En mai dernier, des images de Jupiter ont laissé penser que la Grande Tache rouge pourrait être en train de mourir. Il était alors mentionné que la tempête pourrait avoir disparu dans 20 ans.
Distinguer le nuage du vortex
« Je crois que la Grande Tache rouge n’est pas en danger de disparition », répond désormais Philip Marcus, professeur d’ingénierie mécanique à l’université de Californie à Berkeley, dans The Conversation. Le scientifique et son équipe ont utilisé des simulations informatiques pour comprendre comment les fluides se déplaçaient, à partir des images de Jupiter. « Nous avons découvert que la zone du nuage de la tache est plus large que le vortex sous-jacent, le gaz tourbillonnant qui le définit », complète le chercheur.
Si la communauté scientifique veut étudier la Grande Tache rouge et son évolution, Philip Marcus préconise de comprendre comment son vortex évolue, plutôt que s’intéresser à la simple apparence du nuage. « Le rétrécissement du nuage n’est pas un présage de sa mort », résume le scientifique. On ne peut donc pas en conclure que la Grande Tache rouge, cet hypnotique « œil jovien », aura disparu dans à peine deux décennies.
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