L’astéroïde Bennu éjecte visiblement de surprenantes particules. Une équipe de scientifiques s’est demandé pourquoi, a annoncé la Nasa le 5 décembre 2019, dans une étude publiée au sein de la revue Science. Ils se demandent quels sont les mécanismes qui expliquent la curieuse activité de Bennu.
Bennu (ou Bénou) fait l’objet d’une mission de la Nasa. La sonde spatiale OSIRIS-REx (Origins-Spectral Interpretation-Resource Identification-Security-Regolith Explorer) a été lancée en septembre 2016 pour étudier l’astéroïde. « Lorsque l’engin spatial s’est mis sur orbite en janvier 2019, nous avons observé par hasard des particules à proximité de Bennu, qui avaient apparement été éjectées de sa surface », résument les auteurs de l’étude.
Quels sont les 3 scénarios envisagés ?
Lorsque les scientifiques ont observé les panaches émis par Bennu pour la première fois, ils ont d’abord cru que ces éjections étaient des étoiles situées derrière l’astéroïde. Ils ne s’attendaient pas à observer cette activité, qui n’a pas été soupçonnée lors des observations depuis la Terre et pendant l’approche de la sonde spatiale OSIRIS-REx. Or, l’étude des astéroïdes actifs est importante pour les scientifiques : elle participe à « la compréhension de l’évolution et de la destruction des astéroïdes ainsi qu’à l’origine des matières volatiles telles que l’eau sur Terre », écrivent les chercheurs.
Plusieurs explications sont avancées par les scientifiques pour expliquer la présence de ces panaches. Selon les chercheurs, trois mécanismes peuvent en être à l’origine (les chercheurs envisagent même que plusieurs mécanismes aient lieu en même temps).
- Des impacts de météoroïdes : ce phénomène est fréquent et les météroïdes peuvent heurter Bennu sans que OSIRIS-REx puisse le voir.
- Des fracturations provoquées par un stress thermique : la température à la surface de l’astéroïde varie énormément lors de sa période de rotation (de 4,3 heures). L’astéroïde peut se fissurer sous l’effet des changements de température.
- Des émissions de vapeur d’eau. Sous l’effet de la chaleur, l’eau peut s’échapper et provoquer un phénomène de pression dans les creux de l’objet.
Des particules qui pourraient être collectées ?
Pour arriver à ces conclusions, les auteurs ont étudié en détail trois événements notables lors desquels Bennu a éjecté des particules. Ils se sont produits les 6 et 19 janvier, ainsi que le 11 février. 200 particules ont été observées lors de l’événement le plus important, celui du 6 janvier. C’est ainsi que les scientifiques ont constaté que les panaches étaient émis depuis différentes zones de l’astéroïde : le premier a eu lieu au niveau de son hémisphère sud, tandis que les deux autres ont été observés au niveau de son équateur.
L’un des objectifs de la mission d’OSIRIS-REx est un retour d’échantillon de Bennu. La récupération de l’échantillon doit avoir lieu au cours de l’été 2020. Quant à son retour sur Terre, il est prévu pour septembre 2023. La taille des particules éjectées rend possible leur collecte par la sonde, estime la Nasa. Si OSIRIS-REx parvient à en récupérer, les scientifiques pourront espérer mieux comprendre les mécanismes à l’origine de l’activité de Bennu.
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