L’Agence spatiale européenne a choisi la startup ClearSpace pour lancer sa première mission de nettoyage de l’espace. L’étage supérieur d’un lanceur, qui se trouve en orbite, sera visé. Le lancement de la mission devrait avoir lieu en 2025.

L’Agence spatiale européenne va lancer sa première mission pour nettoyer l’espace. Le programme, baptisé ClearSpace-1, devrait être lancé en 2025, a annoncé l’ESA dans un communiqué le 9 décembre 2019. L’agence se confronte ainsi au problème épineux de la gestion des débris spatiaux.

C’est ClearSpace, une startup suisse créée par des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), qui va travailler sur ce projet de mission pour l’ESA. L’entreprise a été choisie à l’issue d’un appel d’offre, auquel 13 autres groupes ont participé. ClearSpace est désormais en charge du programme ADRIOS (« Active Debris Removal/ In-Orbit Servicing »), qui encadre le développement des technologies qui permettront de nettoyer les débris.

Le premier test, qui aura lieu lors de la mission ClearSpace-1, visera un objet particulier : le Vespa Upper part, c’est-à-dire l’étage supérieur du lanceur léger Vega.

Le déroulement de la mission ClearSpace-1. // Source : 2019 ClearSpace (photo recadrée)

Le déroulement de la mission ClearSpace-1.

Source : 2019 ClearSpace (photo recadrée)

Combien y a-t-il de débris spatiaux autour de nous ?

La question des débris spatiaux est importante. En août dernier, l’ESA a réalisé une animation pour montrer le nombre de débris qui se trouvent actuellement autour de notre planète. Voici ses estimations chiffrées de la quantité de débris en orbite.

  • 5 400 objets de plus d’un mètre,
  • 34 000 objets de plus de 10 centimètres (parmi lesquels il y a seulement 2 000 satellites actifs),
  • 900 000 objets de plus d’un centimètre,
  • 130 000 000 objets de plus d’un millimètre.

La mission de nettoyage des débris spatiaux fait partie de Space19+, une proposition rédigée par l’ESA afin que les États membres financent son programme dans les 3 et 5 ans à venir. L’objectif est de retirer un objet inactif situé sur l’orbite terrestre basse, qui appartient à l’ESA. « Cela fait des années qu’on fait des études de faisabilité sur l’échéance et le coût. C’était un budget de quelques dizaines de millions d’euros. Grâce à ces études, les États membres maintenant y croient, ce qui permet d’engager le programme, et là on parle de plus de 100 millions d’euros qui ont été votés », indique Didier Schmitt, le coordinateur de Space19+, à Numerama.

La distribution des débris spatiaux autour de la Terre. // Source : ESA

La distribution des débris spatiaux autour de la Terre.

Source : ESA

Une première cible à la forme simple

L’étage supérieur du lanceur Vega a été déposé dans l’espace lors du deuxième vol de la fusée en 2013. Sa masse est de 100 kilogrammes. Avec sa forme simple, comparable à un petit satellite, ainsi que sa robustesse, l’objet est un objectif que l’ESA juge réaliste pour entamer la mission de nettoyage. L’objectif est de le « désorbiter », car il ne sert plus. Si le but est atteint, l’agence devrait ensuite s’occuper d’objets plus gros et pourrait envisager de capturer plusieurs objets en même temps, lors de futures missions.

La gestion des débris spatiaux n’est pas seulement un problème écologique : leur présence représente également un danger pour les activités spatiales et les astronautes en orbite. Avec les futurs lancements de satellites, comme le projet de SpaceX, il pourrait devenir encore plus urgent de trouver les solutions pour ôter les débris qui se sont amassés en orbite de la Terre.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.