Pour qui suit l’intéresse à l’actualité, 2020 est un grand cru. En effet, des programmes importants ont lieu cette année, notamment en direction de Mars, ainsi que des essais majeurs pour le futur de la conquête spatiale. Certaines missions ont d’ores et déjà eu lieu. D’autres sont planifiées plus tard dans l’année. Voici celles qui selon nous valent le coup de s’y intéresser.
Solar Orbiter : février
C’est l’étoile la plus proche de la Terre et pourtant elle demeure mal connue. Aussi l’ESA a-t-elle décidé de mettre sur pied une nouvelle mission, baptisée Solar Orbiter (ou SolO), en partenariat avec la NASA — qui opère déjà deux sondes, dont Parker. Il s’agit de lancer le 10 février un satellite d’observation en orbite autour du Soleil, pendant sept à dix ans. En tout, l’engin embarque dix instruments scientifiques.
Les champs d’investigation de SolO portent sur le vent solaire, le champ magnétique héliosphérique, les particules énergétiques solaires, les perturbations interplanétaires transitoires et le champ magnétique du Soleil. La sonde doit également aider à mieux comprendre comment l’étoile produit et maintient l’héliosphère, c’est espèce de « bulle » géante qui englobe tout le Système solaire.
Vol habité de SpaceX : mai
Au printemps 2019, SpaceX a réussi à envoyer une capsule inhabitée jusqu’à la Station spatiale internationale et à la faire revenir sur Terre sans accroc, après avoir passé une semaine à 400 kilomètres d’altitude. Maintenant, l’entreprise américaine doit réussir à passer l’étape d’après : effectuer le même trajet, mais avec cette fois un équipage à bord. C’est la mission Demo-2.
Après une valse-hésitation sur la date idéale, la Nasa et SpaceX ont tranché : ce sera à la fin du mois de mai. Cependant, il n’est pas impossible que cette date soit repoussée en cas de doute. L’erreur n’a pas sa place dans ce test : un échec serait une catastrophe. Une fois le vol validé, il sera envisageable d’organiser les premiers vols opérationnels vers l’ISS. On sait d’ailleurs déjà qui participera au premier voyage.
Hope : juillet
Peu nombreux sont les pays à avoir réussi à envoyer quelque chose vers Mars. D’ailleurs, seules de grandes puissances y sont parvenues. Mais pour la première fois, un pays plus modeste s’est hissé au rang de puissance interplanétaire : les Émirats arabes unis. Certes, ils ont dû s’appuyer sur le Japon pour la base de lancement et la fusée, mais l’exploit n’en demeure pas moins remarquable.
Cette réussite, très prestigieuse pour Abou Dhabi, ne doit pas cacher l’enjeu scientifique : la mission Hope (Al Amal, en arabe) doit être utile à la recherche, en analysant l’atmosphère et la météo martiennes. La sonde embarque pour cela trois instruments spécifiques, qui ont été conçus en partenariat avec des universités américaines. La sonde doit arriver sur zone en 2021.
Tianwen-1: juillet
Autrefois baptisée Huoxing 1, abrégée en HX-1, la toute première mission de la Chine en direction de Mars a été rebaptisée Tianwen-1 (soit Questions au ciel, en mandarin, une référence à un célèbre poème antique). Son objectif est ambitieux : il s’agit de placer une sonde en orbite autour de la planète rouge, mais aussi d’y déposer un atterrisseur et un astromobile à la surface.
La mission est partie le 23 juillet depuis l’île de Hainan, au sud de la Chine. Les trois engins sont évidemment bardés d’équipements scientifiques. Si tout se passe bien, l’orbiteur doit être opérationnel pendant un an, tandis que le rover doit rouler pendant trois mois. Seuls les USA sont parvenus à déposer des astromobiles sur Mars. La Chine pourrait donc être le deuxième pays à y parvenir. Rendez-vous en 2021 pour le savoir.
Mars 2020 : juillet
Après Sojourner, Spirit, Opportunity et Curiosity, voici le rover Persévérance. La mission Mars 2020 vise à explorer la planète rouge et de déterminer la présence de formes de vie anciennes, puisqu’il a été établi que de l’eau existe sur Mars, notamment dans son proche sous-sol, et qu’elle s’écoulait autrefois à l’état liquide à la surface. De plus, des molécules organiques ont été détectées en 2018.
Persévérance est bardé d’instruments scientifiques, avec notamment 23 caméras, dont une conçue avec une contribution française. La mission inclut une expérience inédite : un drone hélicoptère. Il doit démontrer qu’il est possible d’explorer les parages par les airs, malgré une densité atmosphérique bien plus faible que sur Terre. Cela pourrait redéfinir l’exploration future de Mars.
OSIRIS-REx : octobre
La mission OSIRIS-REx (Origins-Spectral Interpretation-Resource Identification-Security-Regolith Explorer) va tenter une manœuvre délicate en octobre : collecter un échantillon de l’astéroïde Bénou au moyen d’un satellite, qui se rapprochera de l’astre avant de repartir. Il faudra donc diminuer progressivement la vitesse pour ne pas s’écraser au sol. Une répétition générale est prévue en août.
C’est en septembre 2016 que la sonde spatiale a quitté la Terre. Après un voyage spatial de deux ans, elle s’est mise en orbite autour de Bénou en 2018. Le retour sur Terre est prévu dans plusieurs années : 2023 pour être exact. L’astéroïde a un profil intéressant : il pourrait permettre d’en savoir plus sur les origines des planètes du Système solaire. De l’eau et des molécules organiques pourraient être présents.
Crew-1 : octobre
Après la réussite de son vol d’essai habité jusqu’à la Station spatiale internationale au mois de mai, et le retour sans encombre de l’équipage sur Terre en août, SpaceX passe à l’étape suivante : effectuer sa première mission opérationnelle vers l’ISS, avec un équipage de quatre astronautes (contre deux lors de l’ultime test, ce printemps). La mission est prévue pour le 31 octobre 2020.
L’équipage compte trois astronautes américains et un collègue japonais. On dénombre trois hommes et une femme et, dans le lot, trois d’entre eux ont déjà accédé à l’ISS au moins une fois. Ensuite, SpaceX organisera courant 2021 la mission Crew-2. Particularité de ce vol : il y aura le Français Thomas Pesquet à bord. Le spationaute s’entraîne déjà depuis plusieurs mois pour se remettre dans le bain.
Chang’e-5 : décembre
La Chine applique depuis plusieurs années un programme d’exploration lunaire. Cela a début avec les missions Chang’e 1 et Chang’e 2, qui étaient des satellites d’observation placés en orbite, puis Chang’e 3, qui consistait en un atterrisseur et un rover (surnommé lapin de jade) déployé sur la face visible de la Lune, et Chang’e 4, qui consistait cette fois à investir la face cachée du satellite (avec le lapin de jade 2).
Et voilà maintenant Chang’e 5, mission attendue pour décembre 2020. Cette fois, il s’agit de déposer un engin sur la surface lunaire pour y récolter des échantillons puis de repartir en direction de la Terre. Jusqu’à présent, seuls les États-Unis et l’URSS sont parvenus à revenir sans encombre avec des fragments du sol et du sous-sol de la Lune. Une autre mission de collecte d’échantillon, Chang’e 6, est aussi planifiée.
Hayabusa-2 : décembre
2020 est l’année du retour pour Hayabusa-2. Démarrée le 3 décembre 2014, la mission, partie de la base de lancement de Tanegashima, au Japon, grâce à une fusée H-IIA, arrive progressivement à son terme. Après avoir été en orbite autour de l’astéroïde Ryugu depuis juin 2018, la sonde est en route vers la Terre pour larguer dans une zone désertique un colis contenant des échantillons du corps spatial.
Cette mission, qui a nécessité un voyage spatial de trois ans et demi, sur 300 millions de kilomètres — deux fois la distance entre la Terre et le Soleil –, s’achèvera le 6 décembre. Elle a aussi été l’occasion de déposer à la surface de l’astre l’atterrisseur franco-allemand Mascot et trois petits astromobiles japonais, appelés Minerva, pour explorer de plus près sa composition et sa structure.
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