Les autorités chinoises enquêtent sur une épidémie de pneumonies encore difficiles à expliquer. Comme le rapporte l’Organisation mondiale de la santé, le 9 janvier 2020, la situation aurait pris racine à Wuhan, une ville au centre de la Chine. Des cas similaires ont aussi été découverts à Hong-Kong. En Corée du Sud, une femme ayant récemment visité Wuhan pourrait tout autant être infectée.
Au total, près d’une centaine de patients ont été pris en charge, avec des symptômes tels que la fièvre ou des difficultés respiratoires. Ils ont été traités en isolement. Une bonne partie d’entre eux est aujourd’hui guérie, ce qui est évidemment une bonne nouvelle, puisque la maladie ne semble pas être intrinsèquement mortelle. Cela ne veut pas dire qu’elle est sans danger : sept personnes parmi les patients infectés sont dans un état critique. L’identification exacte de cette pneumonie a dans un premier temps botté en touche, et pour cause, c’est une nouvelle maladie jusqu’alors non-identifiée.
L’épidémie proviendrait d’un marché
Comme le précise l’Organisation mondiale de la santé, les tests en laboratoire ont exclu les virus qui semblaient de prime abord rapprocher les symptômes de virus connus comme celui du syndrome respiratoire aigu sévère, celui du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, et même de la grippe ou de la grippe aviaire.
Les médecins ont approfondi le profil de l’infection (symptômes, positionnement dans le corps…) et ils ont pu reconstituer la séquence génomique du virus. Tout semble pointer du doigt un pathogène de type coronavirus. Une quinzaine de patients sont infectés par ce même nouveau pathogène. Cette famille de virus est proche du syndrome respiratoire aigu sévère, dont le taux de mortalité est de 10 %. Parmi les coronavirus, on trouve aussi des maladies bien moins dangereuses, comme le rhume. Le niveau de gravité de cette nouvelle maladie est donc encore difficile à déterminer mais, malgré un effet épidémique, les premières analyses attesteraient qu’elle ne transmet pas facilement d’humain à humain. Il y aurait plutôt une source commune chez les patients.
L’émergence d’un nouveau coronavirus n’est pas si rare
L’émergence d’un nouveau virus peut impressionner, mais ce n’est pas quelque chose de si rare dans l’histoire et dans le monde. Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) est lui-même né en 2002. « Au niveau mondial, de nouveaux coronavirus émergent périodiquement dans différentes régions », précise l’Organisation mondiale de la santé. « Plusieurs coronavirus connus circulent chez les animaux et n’ont pas encore infecté les humains. » Tous ne sont pas aussi graves que le SARS. En réalité, si on détecte toujours plus de coronavirus, ce n’est pas forcément parce qu’ils se multiplient en soi, mais plutôt parce que notre surveillance médicale et nos méthodes d’identification virale s’améliorent.
Maintenant que l’existence de ce nouveau coronavirus de type pneumonie a été établie, les prochaines étapes vont être d’en remonter à la source, pour identifier les causes exactes de sa mutation et de sa propagation. L’enquête cible pour l’instant un marché, à Wuhan, où sont vendus des fruits de mer, des poulets, des chauves-souris et autres animaux sauvages. Le virus pourrait bien provenir de l’un d’eux. Une bonne partie des premières personnes infectées travaillent dans ce marché.
L’Organisation mondiale de la santé rassure : « La Chine dispose de solides infrastructures et ressources de santé publique pour répondre et gérer les épidémies de maladies respiratoires. »
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