De mystérieux objets ont été détectés à proximité du trou noir de la Voie lactée. De quoi peut-il bien s’agir ? On ne le sait pas encore précisément, mais une équipe de scientifiques vient de constater que ces objets semblent liés entre eux. La recherche fait l’objet d’une étude dans la revue Nature, publiée le 15 janvier 2020.
« Récemment, deux objets inhabituels ont été trouvés en orbite étroite autour de Sagittarius A* » (le trou noir supermassif au centre de la Voie lactée), écrivent les auteurs. Ces deux sources ont été nommées G1 et G2. La nouvelle étude rapporte la découverte de quatre autres sources, qui ont des points communs avec les deux premières : elles ont donc été nommées G3, G4, G5 et G6.
Les « objets G » appartiennent à une même catégorie
« Aucun consensus général n’a encore été atteint concernant leur nature : les objets G montrent des caractéristiques de nuages de gaz et de poussière mais présentent les propriétés dynamiques des objets de masse stellaire », constatent les chercheurs. En d’autres termes, les objets ont l’air de ressembler à des nuages de gaz ou de poussière, mais ils se comportent plutôt comme s’ils étaient des étoiles.
Les scientifiques indiquent que les quatre objets qu’ils ont repérés ont des caractéristiques communes avec G1 et G2, « suffisamment pour justifier qu’ils soient définis comme les membres d’une nouvelle catégorie commune », écrivent-ils. Ces objets paraissent être compacts mais ils semblent aussi s’étirer lorsqu’ils s’approchent du trou noir. Les caractéristiques des « objets G » permettent également de les distinguer des étoiles classiques.
D’anciennes étoiles binaires ?
Le scénario retenu pour expliquer la présence de ces objets est le suivant : ils étaient auparavant des étoiles binaires (un système formé par deux étoiles en orbite autour d’un même centre). À cause de la force gravitationnelle du trou noir supermassif, les étoiles auraient fusionné ensemble. Les objets détectés par les chercheurs pourraient être le résultat de ces fusions passées.
Les objets ont été suivis depuis l’observatoire W. M. Keck, situé sur le mont Mauna Kea de l’île d’Hawaï. Les observations ont eu lieu pendant 13 années au total. La difficulté consistait à bien distinguer les objets d’un amas d’étoiles. Pour cela, les chercheurs ont utilisé OSIRIS (OH-Suppressing Infrared Integral Field Spectrograph), un instrument du télescope permettant de distinguer les spectres des objets et ceux des étoiles.
La découverte de ces objets en orbite autour de Sagittarius A* pourrait aussi montrer que les fusions d’étoiles dans l’univers seraient plus fréquentes et habituelles qu’on ne le pensait.
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