Une étoile a été observée en train de « vampiriser » un autre astre dans l’espace. Des scientifiques ont rapporté cette découverte dans une étude présentée le 24 janvier 2020 par la Nasa. Ce système stellaire a d’abord été repéré grâce à un intense éclat, vraisemblablement celui d’une explosion, découvert dans les données d’archives du télescope Kepler. L’étude a été publiée dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
Les scientifiques expliquent qu’il s’agit d’une « étoile variable cataclysmique », c’est-à-dire un système binaire composé d’une naine blanche et d’une étoile classique qui lui tient compagnie. Cette dernière perd de la matière au profit de la naine blanche, par un processus d’accrétion. « Le transfert de masse de l’étoile compagnon est souvent facilité par un disque d’accrétion autour de la naine blanche », écrivent les auteurs de l’étude.
L’astre compagnon est une « étoile ratée »
Ici, le système est composé d’une naine blanche (une étoile dense, qui représente le dernier stade d’évolution des étoiles peu massives, comme ce sera le cas de notre Soleil) et de ce qu’on appelle une naine brune. Il s’agit d’un astre dont la taille est à mi-chemin entre celle d’une grosse planète (comme Jupiter) et celle d’une petite étoile. Ces objets sont parfois décrits comme des « étoiles ratées », car ils n’ont pas réussi à faire fusionner leur hydrogène en hélium comme les étoiles classiques. Les naines brunes sont en général repérées dans des systèmes binaires.
La naine brune est en orbite autour de la naine blanche, à une distance d’à peine 400 000 kilomètres (soit un peu plus de la distance entre la Terre et la Lune). La naine brune fait un tour en 1 heure et 23 minutes. Les deux astres sont si proches que « la forte gravité de la naine blanche dépouille la naine brune de sa matière, aspirant son essence comme un vampire », décrit la Nasa dans son communiqué. Le disque d’accrétion est formé par la matière en orbite autour de la naine blanche. « L’instabilité thermique du disque [ndlr : une surchauffe] provoque des éclats connus sous le nom de nova naine », expliquent les scientifiques dans l’étude.
Des données cachées dans les archives de Kepler
C’est cet éclat que le télescope Kepler a immortalisé. Les données auraient pu rester bien cachées dans les archives si les scientifiques n’étaient pas tombés dessus par hasard. L’équipe cherchait plutôt à trouver un événement transitoire, quand elle a repéré l’explosion qui lui a permis d’identifier cet étonnant système.
Ce système de nova naine est relativement rare, précise la Nasa : seule une centaine de ce type sont connus. Il peut se passer des années ou des décennies entre les explosions, ce qui peut rendre difficile leur détection. Les scientifiques ont l’intention de continuer à analyser les données de Kepler, ainsi que celles du satellite TESS, pour en découvrir d’autres.
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