Deux satellites vont passer très proches l’un de l’autre dans le ciel le jeudi 30 janvier 2020. Le rapprochement pourrait entraîner un risque de collision, a repéré ScienceAlert. La trajectoire de deux objets est suivie par LeoLabs, une entreprise spécialisée dans la surveillance des opérations commerciales qui ont lieu en orbite terrestre basse.
L’un des deux objets est un ancien télescope, l’Infrared Astronomical Satellite (IRAS). Il a été lancé en 1983 par les États-Unis, les Pays-Bas et le Royaume-Uni afin d’étudier des sources astronomiques émettant dans l’infrarouge. Il a cessé d’être opérationnel après 10 mois de mission. L’autre objet est le satellite GGSE 4 : il a été envoyé en 1967 par les États-Unis. Il n’est plus fonctionnel.
Lors de leur rapprochement, les deux objets vont passer à une distance estimée à entre 15 et 30 mètres l’un de l’autre, à une vitesse relative de 53 000 km/h. La rencontre aura lieu dans la nuit du 29 au 30 janvier 2020, à minuit et 39 minutes (heure française). Ils se trouveront alors à 900 kilomètres au dessus de la ville de Pittsburgh (Pennsylvanie).
1 chance sur 100 pour que la collision se produise
Selon LeoLabs, ces informations sont suffisantes pour indiquer qu’il y a bien un risque de collision. « La taille combinée des deux objets augmente la probabilité calculée d’une collision, qui reste proche de 1 sur 100 », a écrit la startup dans un tweet daté du 27 janvier.
Deux jours plus tard, le 29 janvier, LeoLabs a précisé que le satellite GGSE 4 pourrait occuper plus de place que prévu car il possède une « flèche » déployée. Cependant, l’entreprise ne sait pas dans quel sens elle est dirigée. Si les estimations sont modifiées en tenant compte d’une taille plus grande de l’objet, la probabilité d’une collision est alors proche de 1 sur 20.
Le risque que cette collision se produise souligne à quel point il est important de préparer la désorbitation des engins spatiaux qui n’ont plus d’utilité. Cette procédure consiste à faire quitter à l’engin spatial l’orbite qu’il effectue autour de la Terre, pour entraîner sa chute.
Les agences spatiales doivent se confronter à l’épineux problème de la gestion des débris spatiaux, qui encombrent l’orbite terrestre. L’ESA estime qu’il y a 34 000 objets de plus de 10 centimètres en orbite, parmi lesquels seuls 2 000 satellites sont actifs. Des collisions comme celle qui pourrait bientôt se produire entre l’IRAS et GGS4 pourraient répandre encore plus de débris. Ces derniers pourraient endommager d’autres objets.
LeoLabs a mis en ligne une visualisation qui permet de voir les trajectoires des deux objets. Vous pouvez cliquer sur le bouton « Jump to TCA » pour voir ce qui pourrait se passer lorsque les satellites s’approcheront l’un de l’autre.
Cet article a été mis à jour avec les nouvelles estimations du risque de collision apportées par LeoLabs le 29 janvier.
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