Ce ne sont pas encore les conclusions définitives, mais il s’agit d’un point d’étape qui apporte déjà un premier éclairage sur ce qui s’est passé le 20 décembre 2019. Le 7 février, Boeing et l’agence spatiale américaine ont tenu une téléconférence pour évoquer l’état d’avancement de l’enquête conduite par une équipe indépendante afin d’examiner les raisons de l’échec du vol inhabité de la capsule Starliner.
La téléconférence a rassemblé le directeur de la NASA, Jim Bridenstine, mais aussi Douglas Loverro, en charge des missions d’exploration habitée, et Kathy Lueders, qui supervise le programme des vols commerciaux, c’est-à-dire les partenaires privés de la NASA. Du côté de Boeing participaient Jim Chilton, le vice-président de Boeing Space, et John Mulholland, en charge du Starliner.
Rappel des faits. Le 20 décembre, un vol d’essai conduit par Boeing devait avoir lieu pour tester sa capsule habitable, qui aura un jour pour mission de faire la navette entre la Terre et la Station spatiale internationale. Il s’agissait de faire décoller l’engin depuis la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride, grâce à un lanceur Atlas V, une fusée construite par une coentreprise entre Boeing et Lockheed Martin.
L’objectif était que la capsule s’arrime automatiquement à l’ISS, reste un temps en orbite, puis retourne sur Terre de manière contrôlée, exactement de la même façon que SpaceX, qui a réussi une telle manoeuvre peu avant le printemps 2019. Hélas, un problème de poussée, a priori provoqué par un souci au niveau d’une minuterie, n’a pas permis à la navette, vide, d’atteindre l’altitude et la vitesse désirée.
Cependant, si l’objectif principal de la mission a échoué, cette péripétie malheureuse a paradoxalement montré la capacité des équipes de Starliner à gérer une situation tout à fait imprévue, en pilotant le retour du véhicule spatial sur la terre ferme. L’engin s’est en effet posé aux États-Unis sans problème, sur des airbags géants. Et depuis, la NASA et Boeing ont lancé leurs investigations.
Un bug logiciel a également eu lieu
De ce point d’étape, donc, il ressort que l’équipe conjointe a trouvé a priori la « cause profonde » qui a provoqué une anomalie dans la minuterie (Mission Elapsed Time), qui permet de régler le déclenchement de diverses opérations à partir du moment où la mission est effectivement lancée. Elle a donc proposé en conséquence une liste « de recommandations et de mesures correctives ».
Par contre, l’enquête a mis au jour l’existence d’un bug logiciel — ce qui n’est pas dénué d’ironie lorsque l’on sait dans quel pétrin se trouve Boeing avec le 737 Max. Celui-ci n’avait pas été rendu public à l’époque. Il s’avère que ce souci, qui porte concerne un « logiciel de cartographie des vannes », avait été diagnostiqué et corrigé durant le vol. Il n’est pas dit qu’il a joué un rôle dans l’échec du 20 décembre.
Enfin, cette investigation a aussi permis de mettre en lumière des pertes de commande qui ont été observées durant la mission et les raisons pour lesquelles elles survenaient. Il n’a pas encore été possible de proposer une solution à ce problème, mais l’équipe conjointe est en train d’étudier diverses approches qui sont susceptibles de rendre le système de communication Starliner plus robuste pour les futures missions.
Boeing a d’ores et déjà fait savoir qu’il est en train de déployer les correctifs suggérés par l’équipe conjointe et qu’il passe une nouvelle fois en revue le code source des logiciels du Starliner. Le constructeur américain se prépare par ailleurs incorporer toutes les recommandations, notamment celles de la NASA, afin d’être en mesure lors du prochain essai de rallier enfin l’ISS.
Aucune date n’est pour l’instant arrêtée, l’enquête n’étant de toute façon pas terminée, a rappelé Jim Bridenstine.
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