Rester chez soi : voilà l’injonction faite par la communauté scientifique depuis que l’épidémie de coronavirus s’est transformée en pandémie. C’était aussi le concept derrière la gestion de la crise par la Chine : à Wuhan, le confinement obligatoire a été rapidement exigé par le gouvernement pour endiguer la propagation du virus. En Italie du Nord, plus gros foyer de coronavirus européen, les mesures étaient à peu près similaires.
Alors que les cas d’infectés en France progressent, le gouvernement a procédé par étape. D’abord, en limitant les rassemblements, puis en fermant les établissements scolaires et enfin, à la veille des élections municipales, en annonçant par décret la fermeture des établissements non essentiels à la vie publique, passant dans le même temps la France au « stade 3 ». Pourtant, de nombreux Français et Françaises ne semblent pas prendre la mesure de l’exigence de confinement pour stopper l’épidémie — les photos des parcs et des marchés ce week-end en sont la preuve.
À midi, le 16 mars, le président de la République recevra des experts pour un conseil de sécurité exceptionnel. À 20 heures, l’Élysée a annoncé une allocution du chef de l’État. Déjà, les rumeurs circulent sur sa teneur : le confinement total pourrait être déclaré. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cela permet ? Est-ce différent de la distanciation sociale ?
Confinement total, quarantaine : qu’est-ce que c’est ?
Pour le dire vite, c’est la transposition légale de l’injonction « Restez chez vous ». Si la population ne prend pas la responsabilité de s’autoconfiner, ou si les directives ne sont pas assez contraignantes (la tenue des élections municipales a été pointée du doigt comme un « double discours » des autorités), l’État choisit de forcer cette quarantaine.
Les situations diffèrent alors selon les pays. En Italie, qui est l’exemple le plus proche que nous avons d’une démocratie occidentale pratiquant une quarantaine, la restriction des mouvements a été déclarée pour toute la nation le 9 mars, avec des mesures de couvre-feu avant 8h et après 18h. Mais les quarantaines locales ont débuté dès le 21 février, dans la région qui était l’épicentre de l’épidémie : la province de Lodi en Lombardi.
En pratique, dans une ville comme Codogno où les cas se sont multipliés rapidement, la police a barré les routes, défini des périmètres de sécurité et mis en place des « checkpoints » pour contrôler les allées et venues des habitants. Les seuls déplacements autorisés et contrôlés par la police concernent l’approvisionnement en nourriture et en médicaments. L’interdiction de se rendre sur son lieu de travail ou d’aller à l’école pour les enfants scolarisés est évidente. Du côté des transports, les trains ne marquent plus l’arrêt à la ville. Pour qui ne respecterait pas cette quarantaine, des amendes peuvent tomber, mais la police n’a pas confirmé à Al Jazeera le nombre de 161 amendes qui a tourné sur les médias sociaux.
Impossible de savoir quelles seront les mesures exactes prises pour la France, si l’armée sera impliquée (son rôle n’est pas de maintenir l’ordre) ou si les décisions seront communes à plusieurs pays d’Europe. Cette dernière piste a été évoquée par Emmanuel Macron dans un tweet, qui évoque également « des décisions exigeantes ». Nous mettrons cet article à jour avec les mesures françaises, si elles sont prises.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.