On le sait depuis début janvier 2020 : l’épicentre de la pandémie Covid-19 se trouve dans la province de Hubei, en Chine, et plus précisément dans la ville de Wuhan. C’est d’ailleurs ici que le coronavirus a muté pour infecter des humains. La province est la plus touchée dans le monde, avec 67 800 cas d’infection recensés et 3 100 morts. Une quarantaine totale et particulièrement stricte avait été mise en place, dès fin janvier, confinant 11 millions de personnes à Wuhan et près de 60 millions de personnes pour toute la province. Toutes les industries, tous les commerces s’étaient arrêtés.
Aujourd’hui, ce 19 mars 2020, on compte plus de 57 000 guérisons. Il reste 6 992 cas encore actifs d’infection. La situation s’améliore. Le président chinois Xi Jinping a visité Wuhan pour la première fois depuis le début de l’épidémie, le 10 mars dernier, pour montrer qu’elle était sur le point d’être maîtrisée. À l’époque, effectivement, le nombre de nouvelles contaminations locales chutait autour d’une dizaine par jour. Comme le relaye ce 19 mars le National Health Council, la ville de Wuhan n’a signalé aucune nouvelle contamination mercredi, et c’est le cas depuis deux semaines dans la province de Hubei. Que signifie ce constat pour la quarantaine et l’évolution de l’épidémie ?
Un délai de 14 jours consécutifs
L’amélioration est une bonne nouvelle, puisque cela montre qu’un ralentissement de la propagation du coronavirus est possible. Mais cela ne signe pas encore entièrement la fin de la crise. Parmi les conséquences à court terme, il y a un léger allègement de la quarantaine stricte. Quelques industries ont pu redémarrer. De fait, les travailleurs impliqués dans la fabrication de produits de première nécessité (aliments, médicaments…) ont été autorisés à reprendre le travail. Mais, au sujet des transports, la réponse à l’amélioration est moins évidente : une première déclaration officielle indiquait que l’interdiction des transports publics serait révoquée, avant un rétropédalage. Le confinement reste donc prédominant malgré une épidémie en train de se juguler.
Comme le relate Reuters ce 19 mars en traduisant les déclarations de China Daily (un organe de presse contrôlé par le gouvernement chinois), l’épidémiologiste Li Lanjuan déclare que « si aucun nouveau cas du coronavirus n’a été relevé pour 14 jours consécutifs dans Wuhan après les derniers cas rapportés, on pense que ce sera alors le moment où lever graduellement le confinement. On prévoit que les nouveaux cas vont cesser autour de la mi ou fin mars ». Non seulement la quarantaine ne peut pas être levée dès qu’aucun nouveau cas n’est détecté pendant un court laps de temps, mais même lorsque ce délai est passé, le confinement ne s’allège qu’étape par étape.
L’épidémiologiste ajoute que « après la fin du confinement, nous aurons toujours besoin de mettre en place des mesures régulières pour prévenir et contrôler le virus afin d’éviter un éventuel retour de l’épidémie ».
Bien qu’en France la situation ne soit pas entièrement comparable à Wuhan, épicentre de la pandémie et au modèle politique différent, ces indications peuvent nous permettre de comprendre les étapes essentielles d’un confinement :
- Le confinement est lancé au moment où le nombre de cas augmente soudainement. La projection est alors claire que l’on va assister à une vague épidémique, la quarantaine sert à l’atténuer en démarrant le confinement juste avant ou au début de la vague. C’est ce qu’il s’est aussi passé en France : le stade 3, qui vise à freiner les effets d’une épidémie, s’est déclenché en même temps que le confinement.
- Comme l’ont précisé les autorités françaises, celui-ci durera « au moins » une quinzaine de jours. Ce chiffre ne peut être exact, il s’adapte à la situation, sur une base scientifique. Le confinement ne pourra pas forcément être levé simplement lorsque nous n’enregistrons plus de cas, au risque que la fin d’une distanciation sociale ne provoque d’elle-même une nouvelle vague. Il faut laisser passer suffisamment de temps pour que les autorités sanitaires soient certaines qu’il n’y ait plus de porteurs symptomatiques et asymptomatiques du coronavirus dans la population.
- Lorsque le confinement sera ensuite allégé, il est probable que cela concorde avec notre « stade 4 » en France : il s’agit de l’organisation d’un retour à la normale, mais sous l’égide de règles sanitaires encore très strictes pour éviter une deuxième vague épidémique, et s’y préparer.
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