Une première explosion en novembre 2019. Puis un deuxième échec en février 2020. Et enfin, un raté début avril. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le développement du Starship, le futur vaisseau spatial de SpaceX (et également l’étage supérieur du lanceur BFR : Big Falcon Rocket), est loin d’être un long fleuve tranquille. L’entreprise américaine enchaîne même les déconvenues.
Ce loupé n’a pas été commenté par SpaceX, mais a eu droit à quelques remarques d’Elon Musk, son fondateur.
Sur Twitter, l’intéressé est intervenu en réponse à des internautes pour dire que la perte de ce troisième prototype n’a pas été causée par une erreur de conception ou de construction de l’engin lui-même, mais par une erreur de configuration de test. Le design de Starship — qui est atypique par rapport à ce qui se fait dans le reste de l’industrie, puisqu’il s’appuie sur de l’acier inoxydable — ne serait donc pas en cause.
« Si vous perdez le contrôle de la pression dans les réservoirs de propergol, vous êtes condamné de toute façon », écrit-il, ce qui suggère un déséquilibre dans les réglages, que les parois n’ont pas supporté. « Les fusées et les vaisseaux spatiaux doivent fonctionner dans le vide, il est donc fondamental de maintenir la pression ». Pas de raison néanmoins de s’alarmer : « cela peut être rendu très sûr avec le temps », ajoute-t-il.
Vers un vol orbital en 2020
La succession de loupés de SpaceX avec le Starship rappelle la complexité de la conquête spatiale, malgré plus d’un demi-siècle d’efforts, de recherches et d’innovations. Si SpaceX a enchaîné trois déboires en l’espace de cinq mois, c’est aussi sur ces déceptions qu’il va construire ses succès futurs. Et il vaut mieux que ces erreurs surviennent sur des bancs de test que lors de véritables missions.
À long terme, SpaceX souhaite que la BFR (Super Heavy + Starship) prenne la suite de la gamme Falcon (Falcon 9 et Falcon Heavy) pour ses différentes missions : mise en orbite de satellites, transport des équipages ou de vivres jusqu’à la Station spatiale internationale ou vers la future station spatiale lunaire et opérations vers Mars. La BFR a été dévoilée au mois de septembre 2017, mais il lui reste à faire ses preuves.
En termes de caractéristiques, la BFR doit être capable de transporter plus de 100 tonnes de charge utile au niveau de l’orbite terrestre (ce sera nécessairement moins pour la Lune ou Mars). L’engin, d’un diamètre de 9 mètres, culmine à 50 mètres de haut. Le premier étage compte 37 moteurs-fusées Raptor pour la propulsion, tandis que le second étage en a 6. SpaceX souhaite réussir un vol orbital en 2020.
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