Le Soleil est « extraordinairement monotone » par rapport à d’autres étoiles comparables. Voici ce que viennent de démontrer des scientifiques dans une parution de la revue Science le 1er mai 2020. Relayée par la Société Max-Planck pour le développement des sciences, leur étude indique que l’astre est bien moins actif que des étoiles qui lui ressemblent.
Plutôt que de retracer l’histoire de l’activité du Soleil sur des milliers d’années, les scientifiques expliquent avoir « adopté une approche alternative en comparant l’activité du Soleil avec d’autres étoiles de type solaire ». Ces autres étoiles ont des températures et des périodes de rotation quasi identiques à celles du Soleil. Ce sont les variations de luminosité qui ont intéressé les auteurs, car on sait que « l’activité magnétique du Soleil et d’autres étoiles fait varier leur luminosité », écrivent-ils.
Un débat en cours
Les auteurs recourent à la photométrie, c’est-à-dire l’étude de l’intensité lumineuse des étoiles et ses variations. « Il y a un débat en cours pour savoir si la variabilité photométrique solaire est plus petite que la variabilité d’autres étoiles avec des températures effectives quasi-solaires et un niveau similaire d’activités magnétiques », résument les scientifiques dans cette étude. Pour en savoir davantage, les chercheurs ont comparé le Soleil à des centaines d’autres étoiles aux propriétés comparables. La propriété la plus importante à prendre en considération était leur vitesse de rotation, car c’est elle qui contribue à la création du champ magnétique. Or, c’est ce champ qui est responsable des divers changements dans l’activité de l’étoile.
Ainsi, les auteurs montrent que la plupart de ces astres ont des variations bien plus élevées que le Soleil. Ces fluctuations sont présentées dans deux animations. La première montre les variations de luminosité du Soleil, la deuxième celle d’une autre étoile. Les variations de luminosité sont bien plus importantes dans le deuxième cas.
Le Soleil serait-il dans une phase calme ?
Pour dresser ces comparaisons, les scientifiques ont eu recours aux données du télescope spatial Kepler de la Nasa. Entre 2009 et 2013, l’appareil a récolté les variations d’environ 15 000 étoiles qui en sont au milieu de leur vie. Parmi tous ces astres, 369 ont été sélectionnés pour leurs points communs avec le Soleil.
La question est maintenant de savoir si cette monotonie du Soleil est bien l’une de ses caractéristiques, ou si l’étoile vit plutôt une phase calme de son histoire, entamée depuis quelques millénaires (le Soleil lui-même est âgé de 4,6 milliards d’années). Il n’est pas impossible que le Soleil soit capable, lui aussi, de connaître des variations plus élevées. « Le Soleil pourrait alterner entre des périodes d’activité faible et élevée sur des échelles de temps supérieures à 9 000 ans », proposent les auteurs. Une hypothèse qui resterait, cependant, encore à démontrer.
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