Une « super Lune des fleurs » serait attendue pour ce jeudi 7 mai 2020. Lors de cet événement présenté comme la dernière « super Lune » observable cette année, l’astre serait apparemment plus imposant et visible que d’habitude dans le ciel. Or, comme à chaque fois que cette expression est utilisée pour décrire la Lune, il n’y a en réalité rien de spécial à contempler.
Qu’elle soit « de neige », « de ver » ou même « de fleurs », la Lune n’est pas différente de d’habitude. Même si la Nasa annonce elle-même que « la prochaine pleine Lune est une ‘superlune’ des fleurs » (« ‘Supermoon’ flower moon »), il ne s’agit pas d’un terme reconnu par la littérature scientifique. D’ailleurs, l’agence spatiale américaine mentionne elle-même que l’expression de « super Lune » a été inventée par un astrologue, Richard Nolle, en 1979. L’astrologie, qui attribue aux astres et à leur position une influence symbolique, n’est pas une science, contrairement à l’astronomie, la discipline de l’observation des astres.
L’expression de « super Lune » semble employée décrire pour la coïncidence de deux phénomènes : lorsque la face visible de la Lune est entièrement éclairée par le Soleil (la pleine Lune) et le moment où la Lune est à sa distance minimale avec notre planète. Les astronomes préfèrent parler de « périgée-syzygie », le périgée désignant ce point de l’orbite lunaire où la distance Terre-Lune est minimale. Au périgée, la Lune se trouve à environ 363 300 kilomètres de la Terre (au point le plus éloigné, l’apogée, cette distance est d’environ 405 500 kilomètres).
Les deux phénomènes ne sont d’ailleurs pas parfaitement concomitants. Si l’on veut être précis, le périgée de la Lune a lieu le mercredi 6 mai à 5h02. La pleine lune, elle, se produit à 12h45 le jeudi 7 mai.
Une variation trop minime pour être perçue
Il y a donc bien une variation de distance, qui fait sensiblement varier la taille apparente du disque lunaire. Néanmoins, comme nous l’expliquait déjà le médiateur scientifique Pierre Henriquet en mars, « à l’observation la différence est négligeable ».
Concernant l’expression de « Lune de fleurs », elle n’a pas non plus de sens scientifique. L’expression est un emprunt à la culture amérindienne. Dans les années 1930, un almanach américain baptisé « the Old Farmer’s Almanac », a intégré les différents surnoms traditionnels que les Amérindiens ont associé aux pleines lunes de l’année. Celle de mai est associée à la pousse des fleurs.
Par conséquent, il n’y a rien de spectaculaire à contempler le 7 mai prochain. On peut simplement relever que la Lune doit se lever à 21h27 ce soir-là.
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