Dans la nuit du 3 au 4 juin, SpaceX a mis en orbite une nouvelle grappe de 60 satellites Starlink. Cet envoi, le huitième de ce projet consistant à commercialiser un accès à Internet par l’espace auprès de personnes vivant dans des régions mal couvertes en installations télécom permet à cette constellation de compter désormais 480 « nœuds » de communication.
Il s’avère que dès aujourd’hui, ces satellites peuvent être observés dans le ciel avec une relative facilité, dans la mesure où ils évoluent à très basse altitude — quelques centaines de kilomètres à peine. Si vous avez l’œil et que vous regardez dans la bonne direction, vous pouvez donc apercevoir des points lumineux se déplacer dans le ciel. À condition bien sûr de regarder au bon moment et que les conditions météo soient satisfaisantes.
Fort heureusement, il existe des sites spécialisés qui rassemblent toutes ces informations afin de savoir à l’avance quels sont les créneaux les plus intéressants. Heavens Above fait partie de ceux-là. Une page consacrée au dernier lancement de Starlink permet en un coup d’œil de savoir quand et où regarder, en fonction de votre localisation géographique, mais aussi la durée du passage des satellites.
Quand regarder le ciel pour voir les satellites Starlink ?
Si vous vous trouvez à Paris par exemple, sachez que ce train spécifique de satellites est visible à partir dès le 4 juin à 23h09 pendant près de deux minutes. Ce passage est tardif, mais il s’agit en fait de l’un des plus accessibles, car d’autres survols ultérieurs auront lieu en pleine nuit, à des horaires vraiment dissuasifs. La liste de tous les créneaux, mois après mois, est indiquée sur le site.
Notez que le passage de ces satellites peut se faire à un moment différent en fonction de la ville dans laquelle vous vous trouvez au moment de l’observation. Si vous habitez à Lille, Marseille, Bordeaux, ou que vous vous trouvez en outre-mer, les horaires seront à vérifier. Cependant, le site fournit tout le nécessaire pour se localiser via le navigateur, en tapant le nom d’une ville ou même les coordonnées (longitude, latitude).
Si vous manquez le survol du 4 juin, pas d’affolement : le site calcule les futurs passages de cette grappe. Pour les connaître, un calendrier est mis à disposition. Ainsi, des passages sont annoncés jusqu’à la fin de l’année, tous les mois, à des horaires variables. Notez qu’il ne s’agit-là que des trajectoires annoncées pour les satellites du huitième lancement. Le site renseigne aussi les passages des autres grappes.
Il est donc tout à fait possible que vous tombiez sur un autre train de satellites Starlink en regardant par hasard le ciel à un autre moment, même si SpaceX assure qu’à terme ils sont moins visibles lorsqu’ils gagnent leur altitude finale et que des efforts sont entrepris pour les rendre plus discrets dans le ciel. Ces tracés lumineux exaspèrent les astronomes dont les travaux sont parfois quadrillés de traits artificiels, les gâchant.
Dans quelle direction regarder le ciel pour voir les satellites Starlink ?
Maintenant que vous connaissez les horaires de passage, dans quelle direction braquer ses yeux, ses jumelles ou sa lunettes astronomiques ? Là encore, Heavens Above est d’une aide précieuse, car il mentionne à chaque fois le sens de ce défilé spatial. Pour le 4 juin, cela donne une trajectoire sud, sud-ouest vers sud-est. Selon les observations,, la traversée se fera en plein centre du ciel, parfois en périphérie de la voûte céleste.
Pour vous aider davantage, le site fournit une carte du ciel avec des points de repère, comme les constellations et les planètes que l’on peut voir à l’œil nu (Mars, Saturne et Jupiter, en l’espèce). Bien sûr, cela nécessite un bagage en astronomie pour savoir se repérer, mais si vous savez repérer certains astres, l’observation sera plus simple. Pour le 4 juin, les satellites sembleront passer non loin de la Lune.
Quel meilleur moment pour regarder ?
Pour maximiser vos chances d’apercevoir les satellites, une donnée cruciale à prendre en compte : la luminosité des satellites (que l’on évalue par la magnitude limite visuelle, une mesure qui indique la faculté qu’a un instrument optique à voir un objet spatial). Ce qu’il faut retenir, c’est la logique de cet indicateur. Plus cette valeur est basse, plus l’éclat de l’objet considéré est fort. Mieux c’est, donc.
Pour un œil humain, la limite de perception couramment admise est de 6. C’est aussi à cette magnitude que l’on peut trouver la planète Uranus, même si elle peut frôler 5 dans des conditions idéales. Par convention, l’étoile Véga est à 0. L’étoile Sirius est si brillante qu’elle est à -1,5. Quant à la Lune, elle est de -12,6 quand elle est pleine. Le Soleil culmine évidemment dans ce classement, avec -26,8.
Voilà pour les points de repère.
Pour SpaceX, plusieurs survols avec une magnitude d’environ 1 et 2 sont prévus les 5 et 6 juin, mais aussi les 14, 16 et 17 juin pour ne vous donner que quelques exemples. Après, il faudra se rabattre sur juillet. Cela étant, encore faut-il que l’heure soit acceptable ! Se lever pour quelques minutes d’observation nocturne, et à l’issue incertaine n’est pas un exercice facile et plaisant pour tout le monde.
En prenant en compte ces contraintes, une liste des meilleurs créneaux peut être dressée :
- Le 4 juin à 23h09, avec une magnitude de 2,8. Fin à 23h11 ;
- Le 5 juin à 23h13, avec une magnitude de 1,7. Fin à 23h17 ;
- Le 6 juin à 23h18, avec une magnitude de 1,9. Fin à 23h22 ;
- Le 7 juin à 23h22, avec une magnitude de 3,2. Fin à 23h26 ;
- Le 12 juin à 23h46, avec une magnitude de 3,6. Fin à 23h49 ;
- Le 14 juin, à 23h55, avec une magnitude de 1,6. Fin à 23h58 ;
- Le 16 juin, à 00h00, avec une magnitude de 2,3. Fin à 00h02 ;
- Le 17 juin, à 22h36, avec une magnitude de 1,8. Fin à 22h39 ;
- Le 18 juin, à 22h40, avec une magnitude de 1,9. Fin à 22h44 ;
Ces horaires concernent la région parisienne.
Bien sûr, rien ne vous interdit de tenter une observation à un autre jour, ou sur un créneau différent, mais repérer le train de satellites sera un peu plus ardu, surtout si votre œil n’est pas exercé et acclimaté à l’obscurité (vos chances augmenteront avec des jumelles ou une lunette astronomique). En outre, des facteurs externes joueront : la météo, la pollution lumineuse ou encore l’atmosphère terrestre.
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