Les six premiers mois de l’année 2020 sont, dans leur totalité, les plus chauds jamais enregistrés en France. Ce n’est pas une surprise : la France n’échappe pas au réchauffement planétaire.

Le constat de MétéoFrance est tombé le 30 juin : le premier semestre de l’année 2020 est le plus chaud jamais observé en France. La moyenne nationale a été de 12,5 degrés Celsius, ce qui est devant la moyenne de 2007 (12,4°C) et celle de 2014 en troisième position (12,1 °C). Les météorologues calculent que l’anomalie globale sur ces six derniers mois, par rapport à une température moyenne normale, est de +1,8 degrés. Le mois de février a connu la plus grande anomalie avec +3,6 degrés, une douceur qui n’avait pas été atteinte depuis février 1990. Le centre de la France est le plus concerné par l’anomalie de températures. En revanche, une bonne surprise : malgré la courte canicule, le mois de juin reste en lui-même assez proche de la normale.

Le réchauffement planétaire ne s’observe pas seulement dans des régions lointaines. C’est ici, maintenant, autour de nous. MétéoFrance le signalait déjà dans un communiqué publié fin mai 2020 : les météorologues signalaient alors que la France était en train de connaître son deuxième printemps le plus chaud de l’histoire des enregistrements de températures. « Après un mois de mars conforme à la saison, avril et mai ont été particulièrement doux, se classant parmi les mois d’avril et mai les plus chauds depuis 1900. » La température moyenne de la saison printanière était autour de 16,5 degrés, soit 1,7 degré au-dessus de la normale. Une chaleur qui arrive juste derrière le printemps de 2011, dont la température moyenne était de 2 degrés au-dessus des normales de saison.

Graphique du niveau d'écart de température, par rapport à la normale, entre 2020 et la moyenne 1981-2010. // Source : MétéoFrance

Graphique du niveau d'écart de température, par rapport à la normale, entre 2020 et la moyenne 1981-2010.

Source : MétéoFrance

Records de chaleur

Ce printemps très chaud était le résultat d’un réchauffement ayant lieu depuis plusieurs mois. Au-delà de la période du printemps 2020, la France a fait face au « début d’année le plus chaud jamais observé », comme le signale le prévisionniste Étienne  Kapikian. De janvier à mai 2020, écrit-il, les températures sont 2,1 degrés au-dessus de la normale de saison, ce qui bat le rebord des 2 degrés excédentaires de janvier-mai 2007.

« Durant ces derniers mois, de juin 2019 à mai 2020, la température en moyenne sur le pays et sur les 12 mois devrait atteindre la valeur exceptionnelle de 14,3 °C », indique MétéoFrance. Une chaleur exceptionnelle qui n’a pas de précédent en France depuis 2006-2007, mais aux valeurs plus élevées encore. Il en résulte que l’hiver 2020 est globalement le plus doux de l’histoire « depuis le début des mesures ». Le phénomène devrait se poursuivre pendant l’été 2020 et donc les mois de juin, juillet et l’été.  Le climat de l’été météorologique sera, selon les prévisions de MétéoFrance, plus chaud que les normales de saison sur une grande partie du pays et plus sec au Sud.

La canicule de juin 2019 aurait été 4° moins chaude en l’absence de réchauffement climatique

MétéoFrance rappelle que « les successions de printemps et d’étés chauds ces dernières années sont en lien avec le réchauffement climatique ». Le changement climatique a en effet un impact significatif sur la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur. À partir des modélisations de World Weather Attribution, groupe de recherche dont MétéoFrance est membre, on sait par exemple que la canicule de juin 2019 aurait été 4 degrés moins chaude dans un climat non réchauffé par les activités humaines.

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