C’est une étape symbolique pour la mission européenne Solar Orbiter. Lundi 15 juin, la sonde spatiale s’est rapprochée du Soleil comme jamais auparavant, à une distance de 77 millions de kilomètres de sa surface, ont annoncé l’Agence spatiale européenne et le Centre national d’études spatiales. D’autres passages, plus près encore, sont prévus au cours de sa carrière opérationnelle.
Pour une personne étrangère à la réalité de l’immensité spatiale, cette distance semble considérable. Mais à l’échelle du système solaire, elle est en fait minuscule : pour avoir un ordre d’idée, la Terre orbite autour du Soleil à une distance deux fois plus éloignée. Quant à Mercure, planète la plus proche de l’astre, elle évolue entre 46 et 70 millions de kilomètres.
En mécanique spatiale, cette situation porte un nom : périhélie. Il s’agit du point qui est le plus proche du Soleil lors de son orbite, lorsque celle-ci est elliptique. À l’inverse, le point le plus éloigné du foyer est dénommé aphélie. Ce mouvement s’applique aussi aux planètes, comme la Terre ou Mercure, puisqu’elles ne suivent pas non plus une trajectoire totalement circulaire.
Bien que désormais dans les environs immédiats du Soleil, où la température atteint déjà plusieurs centaines de degrés, Solar Orbiter n’est pas l’appareil qui s’est approché le plus près du Soleil. Ce privilège revient à la sonde spatiale américaine Parker, dont le périhélie a eu lieu en début d’année et début juin, à 19,4 millions de kilomètres. Il est prévu de faire des survols de plus en plus serrés, jusqu’à 7 millions de kilomètres.
Mais l’orgueil européen est sauf : certes, Solar Orbiter n’ira jamais aussi près du Soleil — au pinacle de son existence, la sonde spatiale s’approchera à 42 millions de kilomètres, à une distance encore plus proche que celle de Mercure –, mais l’Agence spatiale européenne se targue d’avoir des instruments d’observation de pointe, permettant des mesures directes et de haute qualité, contrairement à Parker.
« Nos télescopes imageurs dans l’ultraviolet ont la même résolution spatiale que ceux de l’Observatoire de la dynamique solaire (SDO) de la NASA, qui prend des images haute résolution du Soleil depuis une orbite proche de la Terre. Puisque nous sommes en ce moment à moitié de la distance Terre-Soleil, pendant le périhélie nos images ont deux fois la résolution de celles de SDO », affirme ainsi l’ESA.
Des photos dévoilées en juillet
Solar Orbiter a quitté la Terre le 10 février 2020, grâce à un lancement opéré par une fusée américaine Atlas V. La sonde embarque essentiellement des instruments de mesure issus des laboratoires et des centres de recherche européens, ainsi que deux contributions des USA. En tout, la sonde en compte dix. dont un dispositif français spécialisé dans l’analyse ondes radio et de plasma.
La sonde n’est toutefois pas encore complètement opérationnelle. Les dix instruments doivent encore être testés, dont les six télescopes qui prendront pour la première fois à l’unisson des images rapprochées du Soleil. L’ESA s’attend d’ailleurs à réaliser les clichés clichés les plus précis et les plus proches du Soleil. Leur publication est attendue pour la mi-juillet 2020.
Malgré le bombardement permanent des particules éjectées par le vent solaire et des conditions très difficiles, avec des températures très élevées, la sonde, grâce au bouclier thermique lui permettant d’encaisser des températures dépassant les 500°C, doit pouvoir fonctionner pendant sept à dix ans. Outre le Soleil, la sonde doit également en profiter pour passer à proximité de Vénus, notamment en fin d’année.
Grâce à ses nombreux instruments, la sonde ne se contentera pas de faire des photos du Soleil : elle observera aussi son fonctionnement et ses propriétés, comme ce fameux vent solaire, mais aussi , son champ magnétique interplanétaire, les particules énergétiques que l’étoile émet, son héliosphère (cette « bulle » géante qui englobe le Système solaire) ou bien les perturbations que l’astre occasionne.
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